Claude Guéant: 10 000 euros de prime illégale

Claude Guéant, chef du cabinet du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy s’attire la colère des syndicats de police. Il aurait bénéficié de primes illégales durant plus de deux ans, financées par les frais d’enquête.

10 000 euros par mois, de mai 2002 à l’été 2004. Claude Guéant aurait mis dans ses poches les frais d’enquête, pour arrondir ses fins de mois.
A quoi servent ces frais d’enquête ? D’abord, à la rémunération des indics mais aussi à l’achat du matériel hors du catalogue officiel du ministère, des frais de mission et de la gratification exceptionnelle après une enquête.

Quelque 10.000 euros par mois, « en provenance des frais d’enquête et de surveillance », ont été « remis au directeur du cabinet du ministre » de l’Intérieur, à l’époque C. Guéant, entre mai 2002 et l’été 2004, selon les conclusions d’un rapport de deux inspections rendues publiques lundi 10 juin. C’est avec cet argent que le chef de cabinet du ministre de l’Intérieur gonflait sa rémunération entre 2002 et 2004.

Les syndicats de police sont en colère. Nicolas Comte, porte-parole d’Unité SGP Police, interrogé ce mardi sur RTL, est particulièrement remonté. « Les frais d’enquête et de surveillance, ça doit servir à des missions de police. Ça ne doit pas servir à certains à arrondir des fins de mois au black », explique-t-il.

Mais cet argent est distribué dans la plus grande opacité, c’est ce qu’explique Patrice Ribeiro, du syndicat Synergie Officiers: « Il n’y a aucune traçabilité dans ce système. Cela donne encore une fois l’impression d’un prélèvement d’un impôt révolutionnaire… Cela ne peut qu’entretenir le soupçon ! ».

Une enquête administrative avait été demandée le 2 mai par le ministre actuel de l’Intérieur, Manuel Valls sur ces primes. Les conclusions de cette enquête de l’Inspection générale de l’administration (IGA) et de celle de la police nationale (IGPN) montrent que cette pratique de primes, qui avait été abolie le 1er janvier 2002, avait « été rétablie » de mai 2002 à l’été 2004… une étrange coïncidence qui met à mal Claude Guéant.

Il avait d’ailleurs affirmé avoir bénéficié de ces primes de police lorsqu’il était place Beauvau pour expliquer plusieurs factures réglées en liquide. « Ces primes, dont je n’ai pas à révéler le montant, m’étaient versées mensuellement. Elles ne figuraient pas sur mes feuilles de salaire mais j’insiste sur le fait que les « frais de police » étaient inscrits au budget du ministère et qu’ils étaient évidemment connus des services fiscaux », avait assuré l’ancien ministre au Parisien-Aujourd’hui en France au début du mois de mai.


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