Turquie: pourquoi la situation s’aggrave-t-elle ?

Les manifestations antigouvernementales fleurissent en Turquie. Une situation qui s’aggrave. Ce week-end des centaines de personnes ont été blessées et plus de
1 700 manifestants ont été arrêtés. 

«Personne ne veut de toi Tayyip», scandent les protestaires à Ankara. Après 3 jours de manifestations, les turcs ne lâchent rien. Ils réclament la démission du premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Les manifestants occupaient la place Taksim d’Istambul, alors que des incidents éclataient à Ankara, la capitale. Ils reprochent à Erdogan d’essayer d’islamiser la société turque. Mais le premier ministre a affirmé que les autorités allaient bel et bien bâtir une mosquée place Taksim, cœur des contestations à Istanbul.

Serait-ce le « printemps turc » ? C’est tout ce qui laisse à croire. Les manifestants demandent la démission du gouvernement et subissent une violente répression policière ainsi qu’un usage excessif de la force. Tous dénoncent la dérive autoritaire du chef du gouvernement ainsi que son style brutal et ses projets urbains mégalomaniaques.

En seulement quelques jours, une loi a été votée pour restreindre la consommation d’alcool. Sevan Nisanyan, un intellectuel arménien de Turquie, a été condamné pour « blasphème » à treize mois de prison après avoir critiqué le prophète Mahomet. Et la mairie d’Ankara a appelé les citoyens « à adopter un comportement conforme aux valeurs morales ».

La place Taksim deviendrait-elle la nouvelle place Tahrir ? Elle se place en tout cas au coeur des manifestations. Un printemps turcs semble se dessiner, suivant l’exemple des printemps arabes. La population turque est bien décidée à ne rien lâcher et à faire revendiquer ses droits. Ce week-end, les forces de l’ordre turques ont envoyé des gaz lacrymogènes ainsi et de l’eau envoyé très violemment sur les manifestants.


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés