Néonazis : ouverture d’un procès d’ampleur en Allemagne

L’Allemagne juge ses néonazis à partir de lundi prochain dans ce qui est l’un des plus grands procès de néonazis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après neuf assassinats perpétrés en 2007, Beate Zschäpe se retrouve sur le banc des accusés pour répondre de ses actes.

L’Allemagne est sur le point de renouer avec son passé effrayant entaché par la barbarie nazie. La principale accusée, Beate Zschäpe, 38 ans et membre de la cellule clandestinité national-socialiste (NSU), est la seule survivante de ce groupe qui s’en prenait violemment aux étrangers.

La police allemande a pu remonter jusqu’à ce groupe xenophobe en enquêtant sur les meurtres de huit Turcs ou Allemands d’origine turque et un Grec assassinés entre le 9 septembre 2000 et le 6 avril 2006. Les enquêteurs ont mis beaucoup de temps à remonter à la source car les forfaits, jamais revendiqués, ont été commis à travers toute l’Allemagne et durant une période longue de six ans. La femme de 38 ans s’est elle-même rendue à la police en 2011 pour avouer son implication.

La personnalité de la meurtrière sera passée au crible durant le procès pour comprendre le cheminement psychologique de Beate Zschäpe, qui est née en RDA dans un milieu modeste. Sa haine contre les immigrés qui s’en sortent mieux qu’elle se développe alors qu’elle mène une vie d’echecs se traînant de petit boulot en petit boulot.

Ses deux complices, Uwe Mundlos et Uwe Böhnhardt, n’auront pas à vivre cette épreuve, puisqu’ils se sont suicidés en 2011. Beate Zschäpe devra donc répondre seule aux accusations de meurtres et d’implication dans deux attentats contre des immigrés, ainsi que 15 braquages de banque.

La néonazie ne sera néanmoins pas tout à fait seule à comparaître puisque quatre personnes sont accusées d’avoir apporté une aide matérielle à ce groupe d’extrême droite.

C’est un procès d’ampleur que s’apprête donc à vivre les Allemands. Pas moins de 600 personnes devront témoigner à la barre pour ce procès qui pourrait durer plus de deux ans et raviver un passé que les Allemands tentent désespérément d’oublier.

Crédits : REUTERS / Ostthueringer Zeitung


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