La Chine, un dessein humaniste pour le Congo ?

Simple provocation ou véritable engagement ? L’Empire du Milieu vient de concéder un prêt de 20 millions de yuan (soit 2,5 millions de dollars) à la République Démocratique du Congo. Ce prêt sans intéret s’insère dans l’aide annuelle au développement proposée par la Chine aux pays africains nécessiteux.

En 2007 déjà, le gouvernement de Beijing avait accordé un prêt de 5 milliards de dollars au Congo afin que ce dernier puisse financer la constructions d’infrastructures (essentiellement des routes et des hôpitaux), attirant par la même occasion les foudres de l’Occident, effrayé à l’idée de ne plus être le créancier exclusif des pays en voie de développement.

Un an plus tard, une collaboration est établie entre plusieurs entreprises chinoises afin de contruire ou de réabiliter des milliers de kilomètres de route et de voies de chemin de fer ainsi que des écoles, hôpitaux, barrages et logements.

Derrière ces actions pour le moins louables se cache surtout une opportunité inégalable : le sous-sol de la République Démocratique du Congo est une véritable bénédiction. La Chine a donc vu juste, relayant les colons belges de la fin du XIXème siècle lorsque ceux-ci s’élevèrent contre le « scandale géologique » qu’aurait représenté le fait de ne pas exploiter l’or, les diamants et l’uranium que contenait le sol congolais.

Le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM) a d’ailleurs essayé d’alerter la communauté internationale du pillage des ressources naturelles, révélant un accord tacite entre autorités politiques du pays et entreprises chinoises, engagées dans la course au profit alors que la population locale ne bénéficie en rien des richesses du sol sur lequel elle organise sa survie.

Plus récemment, une ONG spécialisée dans les droits de l’Homme sur le territoire africain a dénoncé de graves atteintes faites au Code du Travail par les firmes chinoises employant des Congolais, argumentant par l’existence d’heures de travail abusives, le manque de mesures de sécurité pour ne pas dire l’absence de contrat de travail. Rapport auquel l’ambassadeur de Chine au Congo n’a pas manqué de réagir, se défendant d’un «Pourquoi seulement les entreprises chinoises alors que les entreprises des autres pays font la même chose. Elargir le champ d’enquête aurait donné plus de crédibilité à ce rapport ». L’art et la manière d’enfoncer des portes ouvertes en somme.


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