Mort de Georges Wilson, l’homme à la carrière multiple

Georges Wilson, grande figure du théâtre hexagonal, est décédé mercredi soir à 88 ans. Hypersensible, prolifique, cet acteur et metteur en scène va très sûrement manquer au paysage français.

« Enfant, dit-il, j’étais hypernerveux et tout me bouleversait d’une manière démesurée, une fourmi morte et j’étais malade trois jours durant ». Cette hypersensibilité conduit naturellement Georges Wilson au théâtre. Après avoir suivi les cours de Pierre Renoir à l’école de la rue Blanche, il entre à la compagnie Grenier-Hussenot. En 1952, il est recruté par Jean Vilar au Théâtre National Populaire et se produit au Festival d’Avignon. Puis, en 1963, il succède au fondateur d’une des initiatives culturelles populaires les plus importantes de ce siècle en France qu’est le TNP.

Molière (L’Ecole des Femmes), Beckett (En attendant Godot), Sartre (Huis Clos), Georges Wilson n’est pas homme à se cantonner à un seul genre, jouant avec aisance des classiques comme des modernes du théâtre. Il se frotte aussi à l’opéra avec Falstaff. Son rôle, Richard III,  dans une pièce de William Shakespeare marque la consécration de sa carrière d’acteur. Il met également en scène de nombreuses pièces classiques.

Acteur, metteur en scène, mais aussi enseignant puisque Georges Wilson donne des cours à l’école de théâtre de Charles Dullin.

Homme à la carrière protéiforme, il joue dans certains téléfilms comme La Nuit des rois (1957) ou L’Huissier (1990). Puis, il écrit et réalise le film La Vouivre, qui connut un franc succès et dans lequel il dirigea son fils Lambert Wilson.

Enfin, chevalier de la Légion d’honneur, il avait obtenu un Molière pour un second rôle dans La chatte sur un toit brûlant.

Lorsque l’on contemple, éberlué, la liste des films dans lesquels Georges Wilson a joué, puis le nombre de pièces qu’il a mises en scène, mises en regard avec le nombre de pièces dans lesquelles il a joué, on en a presque le tournis. Sûr qu’un homme qui a tant participé à la production culturelle d’un pays va cruellement manquer…


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés