Mohamed Merah : un an après les tueries, aucune mesure de sécurité n’a été prise

Ce lundi 11 mars, la France célèbre un bien funeste anniversaire : celui de la disparition d’Imad Ibn Ziaten, sous-officier du 1er régiment du train parachutiste (RTP) de Francaza et première victime de Mohamed Merah, le « tueur au scooter » responsable de la mort de cinq autres personnes. Or, un an jour pour jour après les tueries de Toulouse et de Montauban, aucune mesure de sécurité n’a été prise par le Gouvernement socialiste. Et, depuis la diffusion sur France 3 du documentaire controversé « Affaire Merah, itinéraire d’un tueur », les ratés de la police et des Renseignements Généraux (RG) noircissent les colonnes des journaux.

Dimanche 11 mars 2012, Mohamed Merah, jeune toulousain de 25 ans et aspirant-jihadiste, tend un traquenard au parachutiste Imad Ibn Ziaten. Il prend le prétexte de vouloir acquérir sa moto, mise en vente sur la Toile, pour le rencontrer et l’assassiner lâchement. Quatre jours plus tard, le « tueur au scooter » tire sur trois autres militaires, Abel Chennouf et Mohamed Legouade, dont les corps sont retrouvés sans vie dans une rue de Montauban, et Loïc Liber, dont la moelle épinière est sectionnée.

Le 19 mars, l’horreur atteint son comble avec l’assassinat de Jonathan Sandler, professeur à l’école juive Ozar-Hatorah de Toulouse, de ses deux fils, Arieh, 5 ans et Gabriel, 4 ans, et de Myriam, 7 ans. Merah, ce « monstre » ordinaire au parcours extraordinaire, reçoit finalement une balle dans la tête, le 22 mars, lors de l’assaut du RAID.

Les crimes de Mohamed Merah auraient-ils pu être évités ? Oui, selon les documents exclusifs que s’est procuré un journaliste de France 3 Midi-Pyrénées. Ceux-ci révèlent que le jeune toulousain, « identifié comme un militant salafiste », est suivi depuis 2006 par les services des RG, cinq ans avant que ces derniers ne convoquent Mohamed Merah pour connaître les motivations de ses récentes escapades au Pakistan et en Afghanistan.

Pourquoi la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), qui connaissait le parcours du jeune « islamiste radical », suspecté en 2007 d’avoir « rejoint le réseau jihadiste » et convoqué en 2011, n’a-t-elle pas placé Mohamed Merah sous une surveillance accrue ? Comment celui-ci a-t-il pu échapper aux policiers qui encerclaient son bâtiment la nuit du raid ?

Et surtout… Pourquoi aucune mesure de sécurité n’a encore été prise par le Gouvernement de François Hollande un an après les tueries de Toulouse et de Montauban ? Le candidat socialiste, comme son rival d’alors, Nicolas Sarkozy, avaient pourtant fait de la sécurité l’un des thèmes favoris de sa campagne au mois de mars 2012.

 Photo : Mohamed Merah dans un documentaire diffusé sur France 3.


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