Goodyear : une énième fermeture d’usine

Goodyear rejoindra très prochainement le cimetière des usines. Le directeur du fabriquant de pneus d’Amiens-Nord a annoncé jeudi que l’usine mettrait la clé sous la porte alors que ses salariés se battent depuis cinq ans pour éviter une suppression de centaines de postes. La CGT compte poursuivre le combat et appelle à une grande mobilisation le 12 février.

« La fermeture de l’usine est la seule option possible après cinq années de négociations infructueuses (…) Nous sommes pleinement conscient de la gravité de l’annonce que nous faisons aujourd’hui et des conséquences lourdes de ce projet pour les salariés , leurs familles et les communautés locales », a reconnu dans le communiqué Henry Dumortier, Directeur Général de Goodyear Dunlop Tires France, qui a pris cette décision pour, selon lui, « sauvegarder la compétitivité des secteurs d’activité tourisme et agricole du groupe. »

Une grève est d’ores et déjà annoncée par les salariées de l’usine qui ne comptent pas en rester là, d’autant plus que les emplois sont menacés depuis cinq ans. Le 12 février prochain, jour de la réunion du CEE de Goodyear, les ouvriers feront le déplacement à Rueil-Malmaison pour peser et montrer leur détermination à sauver leurs postes. « Entre l’annonce et la fermeture, il y a de la marge. Ca fait six ans qu’on se bat contre 400, 800, 1 200 suppressions d’emplois, on va se battre et il y aura encore plus de monde », a annoncé Franck Jurek, délégué CGT et secrétaire adjoint du comité d’entreprise.

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a essuyé des critiques de la part des syndicalistes et de certains élus qui accusent, dans la foulée, le gouvernement de jeter de la poudre aux yeux avec le mariage pour tous afin de détourner l’attention des Français sur la crise de l’emploi.

Après de multiples tentatives pour sauver les meubles, cette fois-ci l’issue sera la même que pour les ouvriers de l’usine Continental à Compiègne. À défaut de sauver quelques centaines d’emploi, comme avait fait l’américain Titan qui a repris l’usine fin 2010, transformant 820 licenciements en départs volontaires, le combat de la CGT devra faire face à des limites.


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés