Municipales de Paris : la capitale restera un bastion de la gauche

Cela fera bientôt 12 ans que la capitale de la France se trouve aux mains des Eléphants roses du PS. Depuis le 25 mars 2001, le socialiste Bertrand Delanoë accapare le trône de Paris… Et ce-dernier n’est pas prêt de changer de couleur politique ! C’est ce que confirme un sondage IFOP-Fiducial pour Le Journal du Dimanche.

Selon l’enquête IFOP-Fiducial réalisée pour Le Journal du Dimanche, Anne Hidalgo, la dauphine du maire de Paris, Bertrand Delanoë, remporterait les élections municipales de Paris prévues pour 2014 haut la main… Et cela devant n’importe quel candidat UMP. En totalisant un peu moins de 40% des intentions de vote, la liste socialiste, conduite par l’actuelle première adjointe de la Ville de Paris, devancerait systématiquement la liste de la droite républicaine, que sa tête s’appelle François Fillon ou Nathalie Kosciusko Morizet (NKM).

Paname restera donc probablement un bastion de la gauche. Alors même que le président socialiste, François Hollande, assiste impuissant à l’effondrement de sa côte de popularité – seuls 38% des Français se déclarent satisfaits du chef de l’Etat en janvier 2013… M. Hollande remonte d’un cran par rapport au baromètre de décembre 2012 –, la gauche parisienne, elle, reste populaire. L’ensemble des listes de gauche cumulent ainsi 54% des intentions de votes aux élections municipales de 2014. Un nombre impressionnant qui dissimule portant d’importants écarts entre les partis politiques. En oscillant entre 38% et 39%, les socialistes surclassent nettement les listes du Front de Gauche (7%) et d’Europe Ecologie-Les Verts (8,5-9% des intentions de vote en faveur de Cécile Duflot).

Malgré leurs scores honorables (29%), les adversaires UMP d’Anne Hidalgo, François Fillon et NKM, n’auraient aucune chance de l’emporter… Et la secrétaire générale déléguée de l’UMP, Valérie Pécresse, en est bien consciente. Histoire d’enfoncer le clou, l’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche sous Nicolas Sarkozy a déclaré au micro de Radio J que la mairie de « Paris, ce n’était pas gagné pour la droite », pressant son parti de choisir « un candidat légitime avant l’été ». « Certains parlent de vague bleue, la vague bleue se fait autour d’un projet, d’un candidat, aujourd’hui on est très loin derrière l’équipe sortante représentée par Anne Hidalgo », a-t-elle poursuivi dépitée.

« Il faut gagner Paris à notre famille politique, c’est indispensable que nous fassions émerger un candidat de renouveau », s’est-elle exclamée, soulignant qu’il « y a beaucoup de candidats qui ont commencé à faire un tour de piste : Nathalie [Kosciusko-Morizet], Rachida [Dati], Pierre-Yves Bournazel ». Qui de l’ex-candidat à la présidence de l’UMP, François Fillon, qui voit ses intentions de vote chuter ? Et si l’échec prévisible de la droite aux municipales de Paris n’était pas une question de candidat, mais de programme politique ?

Une chose est sûre : la candidate socialiste, Mme Hidalgo, défend bec et ongles le bilan de son prédécesseur, M. Delanoë. Au lendemain de l’annonce de sa candidature à la mairie de Paris, elle avait déclaré que, « malgré la crise », la capitale se trouvait dans une « dynamique incontestable ». « Paris a retrouvé son rang et attire à nouveau des investisseurs, des chercheurs et des artistes du monde entier. La prochaine étape consistera donc à réussir le Grand Paris : c’est la bonne échelle pour résoudre les défis sociaux, écologiques, urbains, numériques et économiques. Ce n’est pas parce que Nicolas Sarkozy n’a rien fait de cette belle idée, que ce n’est pas une belle idée », avait-elle affirmé le 5 septembre 2012 dans une interview au Parisien-Aujourd’hui en France.

Rappelons que la ville de Paris est restée aux mains de la droite durant plus d’un siècle avant que Bertrand Delanoë ne soit élu maire en 2001. L’ex-sénateur socialiste, allié aux écolos, a succédé aux maires Chirac dont le mandat a duré 18 ans (1977-1995) et Tiberi (1995-2001). Entre 1871 (la Commune de Paris « révolutionnaire ») et 1977, le conseil municipal était dominé par la droite.


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