Notre-Dame-des-Landes : la fête continue pour les anti-Ayraultport !

Les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes organisent ce week-end un festival de musique dans la forêt nantaise. Avec ce Festi-ZAD – pour zone d’aménagement à défendre – les militants « décroissants » espèrent relancer la mobilisation ralentie par les violentes expulsions de novembre dernier. Mais, pour détourner le dicton, le chemin vers la fête est pavé de mauvaises intentions…

Celles de la préfecture de Loire-Atlantique qui, dans un communiqué, a interdit l’installation de chapiteaux « pour des raisons de sécurité ». Les anti-Ayraultport – dont le pseudo fait écho au premier ministre et ancien maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, qui soutient fermement le projet d’aéroport – n’annuleront pas pour autant la « révolte festive » qui doit se tenir du vendredi 4 au dimanche 6 janvier sur le site de Notre-Dame-des-Landes. Ils annoncent même quarante-deux concerts et six chapiteaux sur la ZAD – la zone d’aménagement différée renommée ironiquement zone d’aménagement à défendre – occupée en permanence par plusieurs centaines d’opposants.

A l’heure actuelle, plus de 8.000 personnes se sont inscrites sur l’événement Facebook pour assister aux concerts du Festi-ZAD. Visiblement, les fêtards ne semblent craindre ni les coups de matraques ni les vapeurs de lacrymo des forces de l’ordre… Ni de se faire houspiller publiquement par papa-maman avant d’être ramenés au bercail par la peau des fesses ! Comme ce fut le cas des deux jeunes fugueuses du Puy-en-Velay.

« Nous travaillons à ce que la mobilisation soit de plus en plus importante », explique Julien Durant, le porte-parole de l’Acipa (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre-Dame-des-Landes). Ainsi, le 17 novembre dernier, entre 13.000 et 40.000 manifestants s’étaient rendus sur place pour manifester. Et de violentes échauffourées opposant les militants aux forces de l’ordre avaient succédé mi-novembre au démantèlement des campements de fortune installés sur la zone d’implantation de l’aéroport.

Le Festi-ZAD n’est que la première pierre d’une vaste muraille d’opposition. La principale association d’opposants au projet, l’Acipa, vient d’annoncer une chaîne humaine pour le 11 mai et un autre festival de musique les 3 et 4 août 2013. Car comme l’estime Sophie, une occupante de la ZAD qui préfère rester anonyme, le calendrier joue en faveur des militants : « ce sera l’été, il y aura plein de gens qui pourront être libres pour venir nous soutenir ».

Mais si le gouvernement Ayrault a reporté les opérations de défrichage de six mois, la préfecture de Loire-Atlantique, elle, refuse toujours d’autoriser l’installation des chapiteaux. Dans son communiqué de mercredi, elle a déclaré que « L’Etat prendra toutefois les mesures pour assurer au mieux la sécurité de cet événement ». Comment ? En matraquant les festivaliers comme lors des heurts de mercredi dernier ?

Crédit photo : AFP


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