Faut-il avoir peur de la pilule ?

Depuis une dizaine de jours, c’est le sujet qui fait la une de tous les journaux : faut-il avoir peur de la pilule, ce contraceptif oral utilisé en France par environ 2, 5 millions de femmes ? Faut-il se rendre malade à chaque prise de comprimés ? On fait le point.

On vous l’annonçait le 14 décembre 2012 : une jeune femme attaquait en justice le laboratoire pharmaceutique Bayer, elle qui avait été victime d’un AVC quelques mois après avoir commencé à prendre quotidiennement la pilule de 3e génération Méliane.

Depuis, la gronde ne cesse d’enfler, tout comme la crainte des millions d’utilisatrices de ce type de contraceptif en France. Une trentaine d’autres femmes ont d’ailleurs déposé plainte contre des laboratoires produisant des pilules de 3e et de 4e générations, les plus récentes.

Mais de quoi faut-il avoir peur ?

Mesdemoiselles , comme de nombreuses françaises, vous vous êtes certainement déjà ruées sur Internet pour savoir si votre contraceptif oral faisait partie des fameuses pilules de 3e et de 4e générations.

Pourtant, les gynécologues (habilités à prescrire les pilules avec les médecins généralistes) appellent au calme.

L’un deux,  Bernard Hédon, explique au Nouvel Observateur que la prise d’un contraceptif oral comme la pilule n’est pas anodin, et augmente en effet les sérieux risques de problèmes de santé tels qu’AVC, ou thromboses.

Toutefois, si vous êtes sous pilule de 3e ou 4e générations et que le traitement fonctionne bien, « il ne faut pas changer » de pilule. « Les risques thrombo-emboliques sont maximaux dans les premiers mois de la prise de pilule. »

Bernard Hédon précise également que le risque encourru sous les pilules de 3e et 4e générations existe aussi sous les autres générations de pilules, et surtout que la grossesse en elle-même comporte deux fois plus de risques que la prise de pilule de 3ème génération.

Notons enfin que les risques de développer un AVC ou une thrombose sont de 2/100 000 pour les utilisatrices de pilules de 1ère et 2e générations, et de 4/100 000 pour les femmes ayant opté pour les contraceptifs de 3e et de 4e générations.

Autant dire que ce type d’accident est particulièrement rare, et est souvent lié à des antécédents familiaux.

Le gouvernement s’en mêle.

Devant ce qui devient un vrai problème de santé publique, le ministère de la Santé a décidé de taper du poing sur la table.

Les pilules de 3 et de 4e générations seront désormais prescrites à titre « exceptionnel« , a déclaré ce jeudi la ministre Marisol Touraine, ajoutant : « Il faut faire en sorte, et c’est ce que je demande à l’Agence nationale de sécurité du médicament, que cette pilule de 3e génération ne soit plus systématiquement prescrite en première intention mais retrouve sa place, c’est-à-dire qu’elle ne soit prescrite que quand la pilule de 2e génération ne convient pas. »

On apprenait également que ces pilules dernières générations ne seraient plus remboursées à partir du 31 mars 2013.

Cette annonce a suscité des réactions, à commencer par celle de l’ancienne ministre de la Santé sous Nicolas Sarkozy, Roselyne Bachelot, pour qui « il faut continuer à rembourser les pilules de 3e et de 4e génération. » .

 


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