François Hollande au marché de Rungis. Et une tête de veau, une !

Surprise ! Ce jeudi 27 décembre, François Hollande s’est levé aux aurores pour se rendre au marché international de Rungis. Et c’est vêtu d’une blouse blanche immaculée que le Président s’est plié au charmant rituel de la découpe de tête de veau en « une minute chrono ». Accompagné des ministres chargés respectivement de l’Agroalimentaire et de la Consommation, Guillaume Garot et Benoît Hamon (les chanceux), François Hollande a pu serrer les mains calleuses des vrais travailleurs et revenir sur la question préoccupante de l’emploi.

Il est quatre heures, François s’éveille. Quarante-cinq minutes plus tard, le président entame une visite surprise au premier marché de produits frais au monde : Rungis. L’immense marché du Val-de-Marne, qui accueille chaque matin plus de 1 000 grossistes et s’étend sur 232 hectares, a rapporté l’an dernier 8 milliards d’euros. Pour l’occasion, Monsieur Hollande a revêtu un joli blouson blanc avec une inscription brodée captant le regard des chalands : « Rungis marché international François Hollande ». Quelle classe Monsieur le Président !

Normal. C’est la première fois qu’il arpente les pavillons de l’illustre marché en tant que chef de l’Etat. François Hollande a donc voulu faire les choses dans l’ordre. Il a débuté sa visite par la présentation de Rungis par le président du marché, Stéphane Layani. Puis, il s’est rendu au pavillon des « tripes et des abats » pour découvrir la fameuse découpe d’une tête de veau en « une minute chrono ». Impressionnant ! Mais peu appétissant de bon matin. Le président a même pu rencontrer un vendeur de viande corrézien – le monde est petit ! – avant de poursuivre son bonhomme de chemin en serrant toujours plus de mains.

Pourquoi Hollande a-t-il voulu inscrire ses pas dans ceux de son prédécesseur ? Souvenez-vous. En mai 2008, Nicolas Sarkozy s’était rendu au marché de Rungis pour saluer « La France qui se lève tôt ». Rien à voir avec le déplacement de l’actuel président donc… qui souhaite lui saluer les Français « mobilisés pendant cette période de fête ». « La France qui travaille, elle peut se lever tôt, elle peut se lever un peu plus tard, ça dépend des rythmes et des modes de travail, mais ce que je sais, c’est que nous avons une France qui veut travailler », a-t-il d’ailleurs commenté.

François Hollande veut faire de Rungis le symbole de sa « bataille pour l’emploi ». Interrogé par la presse sur l’objet de sa visite surprise, il a déclaré : « Je veux en cette période de fête dire aux Français que nous devons tous nous mobiliser (…) pour le travail et la lutte contre le chômage  ». « L’emploi, c’est partout, et notamment dans ce secteur très important du gros » qui nous permet « d’avoir les meilleurs produits sur les tables et de faire vivre notre production agricole », s’est-il empressé d’ajouter.

Mais pour mener sa « grande bataille pour l’emploi », le président de la République devra une fois encore se lever aux aurores… de l’année 2013. Il lui faudra préparer avec les membres du gouvernement, dont le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le « séminaire de travail sur la situation économique et de l’emploi » prévu le 4 janvier prochain.

Crédit photo : Christian Gravel


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