Mariage gay : la procréation médicalement assistée, êtes-vous pour ?

Malgré un gouvernement partagé sur la question de la procréation médicalement assistée (PMA), François Hollande fait des concessions en affirmant qu’il laissera les parlementaires s’exprimer « souverainement » sur la question de l’intégration de la PMA pour les couples de femmes dans le projet de loi sur le mariage homosexuel.

Jean-Marc Ayrault a exprimé à plusieurs reprises sa réticence au sujet de la PMA et François Hollande, de son côté, n’y est pas favorable sur le principe, mais semble ne pas vouloir la rejeter définitivement. En parallèle, les parlementaires PS sont très déterminés à la mettre en place. Les critiques du gouvernement ne manquent pas de relever les contradictions et le flou de l’action au sommet de l’Etat. « Cela confirme le double langage du gouvernement et la théorie de la pente glissante. Au moment du Pacs, les socialistes promettaient qu’il n’y aurait pas d’ouverture du mariage. Aujourd’hui le gouvernement ouvre le mariage et l’adoption, mais ne se prononce pas en faveur de la PMA pour les femmes. Maintenant il ne s’y oppose plus », remarque le député UMP Jean Leonetti. En effet, François Hollande semble s’en laver les mains en confiant cette question épineuse aux parlementaires qui choisiront d’introduire la PMA dans le projet de loi.

Entre temps, un couac a eu lieu dans la semaine, accentuant le flou. En effet, Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, a affirmé qu’il « n’a pas l’intention de bloquer à tout prix » la PMA aux couples de femmes. Or, son commentaire découle d’une incompréhension des déclarations de la ministre de la justice Christiane Taubira qui « ne répondait pas à une question sur la PMA, mais sur de possibles modifications des conditions d’ouverture de l’adoption aux couples pacsés, concubins depuis deux ans, homos ou hétéros », précise le porte-parole du ministère de la Justice.

« Nous sommes actuellement en train de travailler à la rédaction et au périmètre d’un amendement sur l’ouverture de la PMA. Aujourd’hui c’est le Parlement qui tient le stylo, mais, bien entendu, nous échangeons avec le gouvernement, et c’est plus confortable de travailler avec sa confiance », a déclaré Erwann Binet , député PS et rapporteur de la loi. Les parlementaires travaillent donc sur la question, ce qui peut valoir au chef de l’Etat des critiques de la droite qui l’accuse de se cacher derrière eux et de ne pas prendre position fermement pour ou contre la PMA, renforçant ainsi un peu plus l’image de la gauche molle aux yeux des détracteurs du PS.


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