Egypte : vers une deuxième révolution ?

A peine deux ans après la révolution qui avait déboulonné le pharaon Moubarak, l’Egypte s’embrase de nouveau : les partisans pro Mohamed Morsi (président élu) et leurs opposants s’affrontent violemment depuis plusieurs jours.

L’Egypte s’engage t-elle sur la route d’une nouvelle révolution ?

Les violences qui s’enchainent dans le pays retiennent en tout cas l’attention des observateurs internationaux.

Que se passe -t-il au pays des pyramides ?

30 juin 2012 : Mohamed Morsi, chef de file du Parti de la Liberté et de la Justice (une branche des Frères Musulmans) est investi cinquième président de la République arabe d’Egypte. Il prend la suite de l’inoxydable Hosni Moubarak, qui démissionne en février 2011, sous la pression de la colère populaire.

Mais rapidement, les prises de décisions du nouveau président inquiètent ses opposants : le 22 novembre 2012, il s’offre la possibilité de légiférer par décrets, et aussi d’annuler des décisions de justices en cours. Ces choix interpellent les ennemis des Frères Musulmans, qui font connaitre leur mécontentement.

Le Parlement égyptien ayant été dissous au mois de juin, les Egyptiens critiquent la mainmise de Morsi sur les pouvoirs législatifs, exécutifs, et judiciaires depuis fin novembre. Aurait-on replongé dans l’ère Moubarak ?

Le déclencheur.

Quel évènement cristallise la colère égyptienne ? La volonté de Morsi de soumettre à un référendum un projet de nouvelle Constitution qui réduit certains droits fondamentaux, tels que la liberté d’expression. Et surtout, la facilitation de l’application d’une loi islamique stricte.

Et cela, les opposants aux Frères Musulmans n’en veulent pas ! Emeutes dans les rues, encerclement du palais présidentiel (cela n’avait pas eu lieu durant la révolution de 2011, c’est dire la colère des Egyptiens face à leur nouveau chef d’Etat !), seating place Tahrir… les anti-Morsi veulent se faire entendre !

Une nouvelle révolution en marche ?

Pour le moment, les manifestations restent relativement pacifiques : si les opposants sont dispersés à coup de gaz lacrymogènes, l’Egypte n’est pas encore à feu à sang…

Toutefois, l’agitation commence à inquiéter l’opinion internationale, à commencer par les Etats-Unis qui ont lancé un appel au calme. Si les manifestations venaient à s’amplifier, l’Egypte connaitrait de nouveaux sérieux désordres politiques, moins de six mois après la prise de fonction de son nouveau président.

La situation actuelle montre en tout cas qu’après 29 années de gestion Moubarak, le pays est plus que jamais épris de liberté et de justice.

 

Actualisation, 11h49 :  le ministère de la Santé égyptien rapporte dans un communiqué que les heurts de mercredi 5 décembre au Caire ont fait cinq morts.

Crédit photo : afp.com/Mahmoud Khaled


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