UMP : une crise politique doublée d’une crise économique

La guerre Copé-Fillon fait rage et cela n’arrange pas les finances de l’UMP. Ce combat acharné pour la présidence arrive à une période où les parlementaires doivent se rattacher financièrement à un parti. Les soutiens de François Fillon menacent de quitter le mouvement si Jean-François Copé est président. Une telle menace signifie la perte de 42 000 euros à chaque départ d’un élu, ce qui entrainerait davantage l’UMP dans une crise économique dans laquelle elle est déjà embourbée.

Le formulaire de rattachement à un parti est un rendez-vous annuel à chaque fin du mois de novembre pour les sénateurs et les députés. Cette formalité est très importante, car chaque élu permet d’apporter 42 000 euros de subventions. S’il n’y a pas de scission, l’UMP pourra recevoir 14 millions d’euros en 2013 grâce à ses 131 sénateurs et ses 196 députés.

Ce chiffre est loin d’être gagné, car depuis le conflit entre Fillon et Copé, les fillonistes menacent de se rattacher à un autre parti et ils ont jusqu’au 30 novembre pour soumettre le formulaire.  Le député filloniste Lionel Tardy a confié au Figaro : « Le formulaire est sur mon bureau, nous sommes 150 parlementaires à attendre pour le signer. Il suffit que François Fillon appuie sur le bouton et on le suit. Ca peut faire très mal. »

Si le clan Fillon se rattache à une petite formation, il pourra récupérer environ six millions d’euros en juin lorsqu’il recevra les subventions, de quoi développer un parti. En revanche ce serait le coup de massue pour l’UMP déjà empêtrée dans les dettes dues à l’achat du nouveau siège du parti dans la rue de Vaugirard et pour lequel il faut rembourser chaque année quatre millions d’euros. La défaite aux élections législatives a également fait perdre plus de dix millions d’euros d’aides de l’Etat. L’avenir est incertain pour l’UMP qui peut très bien imploser. La scission risque donc de coûter très cher.

 


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