Affaire Bettencourt : Sarkozy face au Juge !

Bordeaux. Jeudi 22 novembre. L’ancien-président de la République, Nicolas Sarkozy, devra se présenter face au juge Jean-Michel Gentil dans le cadre de l’Affaire Bettencourt. M. Gentil se montrera-t-il clément avec l’ex-président ?

Là n’est pas la question. Évidemment, Jean-Michel Gentil devra se montrer juste et impartial. Mais, il devra surtout faire preuve d’une intransigeance tenace pour démêler les nombreuses couches du mille-feuilles Bettencourt. Et percer ce mystère : Nicolas Sarkozy a-t-il bénéficié d’un apport illicite de liquidités de la part de Liliane Bettencourt – héritière de l’Oréal – pour le financement de sa campagne présidentielle de 2007 ?

Selon Le Figaro, Nicolas Sarkozy « s’estime inattaquable sur ce dossier, mais il sait qu’une mise en examen est possible ». Alors que l’ancien chef de l’Etat continue de rejeter en bloc de tristes « ragots », les membres de son entourage prennent au sérieux ces accusations portées par, non pas un, mais trois juges d’instruction. « Le juge Gentil est déterminé à tout faire pour le mettre en cause », s’alarment-ils.

Leurs craintes semblent se confirmer… M. Gentil a déjà saisi les comptes de campagne de 2007, les agendas des Bettencourt révélant une possible visite de Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle et le journal intime du photographe François-Marie Banier prêtant ces mots à Liliane Bettencourt : « De Maistre [l’ancien gestionnaire de la fortune de Mme Bettencourt] m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent. »

Des proches de l’ancien président – parmi lesquels, l’ex-procureur de Nanterre Philippe Courroye, l’avocat Thierry Herzog, l’ancien secrétaire général de l’Élysée Xavier Musca et l’ex-conseiller pour la Justice Patrick Ouart – ont été entendus comme témoins à propos d’éventuelles pressions exercées sur la Justice lors de son mandat. Ce qu’ils ont démenti.

Or, les enregistrements de conversations au domicile de la milliardaire par son majordome entre 2009 et 2010 ont confirmé que l’Élysée avait connaissance des avancées de l’enquête préliminaire ouverte par le procureur Courroye après la plainte pour abus de faiblesse déposée par la fille de Liliane Bettencourt.

Par ailleurs, l’ancienne comptable des Bettencourt, Claire Thibout, a déclaré que Patrice de Maistre lui avait demandé en janvier 2007 de retirer 150 000 euros pour les remettre au trésorier de la campagne du candidat Sarkozy, Éric Woerth. La justice semble donc faire un lien entre les déclarations de Claire Thibout, les remises d’argent à Patrice de Maistre et un éventuel financement frauduleux de la campagne de Nicolas Sarkozy.

Ne condamnons pas trop tôt l’ancien président de la République ! Il sera convoqué en qualité de témoin assisté, un statut hybride entre celui de mis en examen et de simple témoin… Un statut qui a tout de même conduit à la mise en examen d’Eric Woerth pour recel.

Crédit photo : EMMANUEL DUNAND/AFP.

 


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