« Charlie Hebdo » : les nouvelles caricatures du prophète Mahomet sont-elles une erreur ?

Il y a un an, les locaux du journal satirique Charlie-Hebdo étaient victimes d’une attaque et partaient en fumée. Cela faisait suite à la parution de dessins caricaturant le prophète Mahomet. Sept ans après l’affaire des « caricatures de Mahomet » qui avait embrasé les communautés musulmanes, le journal de Charb décide de publier de nouvelles vignettes tournant le prophète en dérision.

Les dessins présents dans ce nouveau numéro de Charlie Hebdo inquiètent le gouvernement, tant elles arrivent dans un contexte particulièrement tendu. En pleine vague de manifestations anti-américaines suite au film islamophobe « Innocence of Muslims », les hautes autorités de l’Etat craignent que ces vignettes fassent empirer la situation.

Le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius, en visite au Caire (où des mouvements en réaction au film de Sam Bacile ont déjà eu lieu), a réagi fermement à cette publication : «Je ne vois pas du tout l’utilité d’une provocation et même, je la condamne.».

Le premier Ministre Jean-Marc Ayrault a lui expliqué hier dans un communiqué que «le principe de laïcité est, avec les valeurs de tolérance et de respect des convictions religieuses, au cœur de notre pacte républicain.».

Ces appels à l’apaisement révèlent la peur d’une escalade de manifestations et de violences. Déjà théâtre d’une manifestation anti-américaine samedi dernier, on a appris ce matin que des manifestants en colère demandaient à pouvoir défiler à nouveau à Paris.

De son côté, le directeur de la publication Charb a défendu son choix éditorial, et balayé l’idée de « provocation » : «Je n’appelle pas les musulmans rigoristes à lire Charlie Hebdo, comme je n’irais pas dans une mosquée pour écouter des discours qui contreviennent à ce que je crois.».

Dans une période politiquement et socialement très troublée, Charlie Hebdo a fait un choix en accord avec les principes de liberté de la presse et de liberté d’expression, au risque de mettre un peu plus le feu aux poudres.

La liberté de ton qui fait la renommée du journal satirique devrait-elle à l’avenir être soumise au contexte politico-social du pays ?

 

 


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