François Hollande : pourquoi son intervention télé de dimanche est-elle autant critiquée ?

Dimanche soir, François Hollande avait rendez-vous avec les Français pour essayer de prendre un nouvel élan.  Selon un sondage BVA pour Le Parisien, près de six français sur dix (59%) déclarent en effet être « plutôt mécontents » des premiers mois de la présidence « normale ». Alors, le président de la République a t-il réussi son opération séduction ?

Les commentaires se sont multipliés, à droite comme à la gauche de la gauche, à propos de l’intervention du président Hollande sur le plateau de TF1. Le chef de l’Etat n’a fait l’unanimité que dans son camp : Martine Aubry a dit de lui qu’il était un « président mobilisé et mobilisateur », tandis que Jean-François Cambadélis, possible successeur de cette dernière à la tête du Parti socialiste, a argumenté qu’Hollande « répare ce que Sarkozy a défait. »

Pour le reste des représentants de partis politiques, les commentaires sont beaucoup plus virulents. Pourquoi toutes ces critiques ?

Reçu par Claire Chazal, le président Hollande est apparu par moments un peu hésitant et sur la défensive. Les questions et remarques de la journaliste n’ont pas toujours bénéficié de réponses claires et précises du président : interrogé sur le « charisme » et « l’autorité » du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, François Hollande a dévié sur son rôle (« Je dois fixer le cap, je le fais ! » ) avant de préciser celui de l’homme qui n’est pas juste un « collaborateur » ni un « obéisseur » (faisant ici directement référence aux rapports entre Nicolas Sarkozy et François Fillon.)

Le président, tout au long de l’interview, s’est voulu rassurant : « Je dois redresser notre pays » , « Je suis en situation de combat » , « Je dois engager l’avenir » , et a mis en valeur ses initiatives et les actions prévues. A propos des 30 milliards d’euros d’économie qu’il compte effectuer d’ici à 2014, il a souligné :  » Cela ne s’est jamais fait dans l’histoire de la Cinquième République. »

En somme, le président a travaillé sur sa communication en donnant l’image d’un homme d’Etat volontaire et actif, mais les annonces de son plan d’action pour redresser le pays n’ont pas forcément suivi. Le président Hollande a confirmé la taxe à 75% sur les plus hauts revenus, et ce uniquement durant deux ans, dans le cadre de «  l’agenda du redressement  » prévu jusqu’en 2014.

A propos du chômage, il s’est à nouveau exprimé au sujet des « emplois d’avenir » et des « contrats de génération » qui devraient encourager la création d’emplois, et favoriser un lien entre les jeunes actifs et les personnes en fin de carrière.

Pour le président Hollande, « nous arriverons à l’équilibre en 2017. » Mettant en valeur le patriotisme, la fierté d’être français et taclant au passage Bernard Arnault et sa volonté de devenir belge, le président a durci son image pour essayer de convaincre les français.

Mais son discours, un peu léger en annonces et perspectives rassurantes pour l’avenir, n’a peut-être pas su atteindre son objectif.


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