L’UE aidera les pays pauvres

Les négociations n’ont pas été faciles. Loin de là même puisque hier a abouti à un échec. Finalement, les nations européennes ont annoncé qu’elles verseraient entre 5 et 7 milliards d’euros sur trois ans, aux pays pauvres.

 

Tout de même! Le sommet de Copenhague avait comme l’un de ses principaux objectifs de venir en aide aux nations pauvres ou peu-développées. Il faut les aider économiquement, c’est sûr, mais surtout leur permettre un développement et une croissance économique bien plus respectueuse de l’environnement que celles des pays occidentaux. Ou comment ne pas répéter les mêmes erreurs. C’était donc entendu avant le sommet, les pays émergents allaient bénéficier d’une aide conséquente des plus avancés. L’Europe, qui aime tant se positionner en exemple sur la question du climat, se devait donc de montrer la voie à tout le monde. Et un peu comme d’habitude, entre les paroles et le passage à l’acte, des grincements de dents se font entendre. A tel point que la journée d’hier n’a abouti sur rien. Un échec total des négociations sur la question du financement de l’aide aux pays en développement. 

 

6 milliards sur 3 ans

Ce matin, changement de ton. Conscients de l’affront que signifierait ce refus d’aider les pays pauvres, les dirigeants du Vieux Continent sont revenus à la raison. Gordon Brown a ainsi annoncé la volonté générale de verser plus de 2 milliards d’euros par an, sur trois ans, en aide aux pays émergents sur le climat. Cela équivaut donc à plus de 6 milliards d’euros. Ce n’est peut-être pas suffisant – comme de nombreuses mesures qui devraient être prises lors de ce sommet – mais c’est déjà un début. Les pays riches, responsables de la grande majorité des émissions de gaz à effet de serre, ne peuvent nier l’importance capitale de permettre un développement écologiquement viable aux nations les plus pauvres de la planète. D’ailleurs, les Européens ont déjà imaginé la suite de ce plan d’aide immédiate en prévoyant un mécanisme en 2013 associant fonds publics et privés. Cependant, les avancées sont bien timides. 

 

Des engagements très timides

Rapidement, l’objectif de 30% de réduction des émissions de l’UE a été balayé d’un revers de la main par la présidence suédoise. En gros, 20% – objectif jugé par la grande majorité des observateurs comme insuffisant – a été maintenu car les nations européennes ont jugé insuffisants les engagements américains et des autres pays développés. Au lieu de prendre cette place de leader écologique qui lui est destinée, l’Europe se contente donc de faire ce qu’elle sait faire de mieux: râler contre les Etats-Unis. « Les Américains ont offert de réduire de 4% leurs émissions. C’est peu quand même pour un président des Etats-Unis qui veut prendre le leadership écologique« , raille ainsi Yves Leterme, Premier ministre belge. Pas faux, certes. Mais cet état d’esprit ne fait que confirmer la crainte de beaucoup: Copenhague, comme Kyoto en 1997, ne semble pas parti pour changer les choses. La faute à une frilosité et une inconscience des dirigeants du monde qui n’a pas de limite. C’est bien triste…


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