Affaire Bettencourt : Sarkozy dans la ligne de mire du Juge Gentil

A J-26 de l’élection présidentielle, l’affaire Bettencourt rattrape Nicolas Sarkozy. Le président candidat est pour la première fois directement visé par un juge d’instruction.

Protégé par son immunité pénale, le candidat de l’ump est directement visé par Jean Michel Gentil qui instruit au tribunal de grande instance de Bordeaux. Le juge est bel et bien déterminé d’enquêter sur le président de la république qu’il soupçonne d’avoir financé illégalement sa campagne présidentielle de 2007. Le juge d’instruction détiendrait de nombreux documents judiciaires qui en attestent. Point sur les différents éléments dont dispose le juge d’instruction.

Le témoignage du photographe-écrivain François-Marie Banier vient renforcer les soupçons du juge. L’artiste, proche de Liliane Bettencourt avait noté dans ses carnets  à la mi-avril 2007: « De Maistre m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent. J’ai dit oui. »

Interrogé par le juge, il a tenté d’éluder. Les réponses de François-Marie Banier sèment le doute et n’arrivent pas à convaincre le magistrat « Je suis écrivain et je trouve intéressant de montrer les rapports d’une femme face à son trouble vis-à-vis des gens en qui elle doit avoir confiance…Pour cette demande d’argent, c’était une demande officielle car il y a toujours des demandes officielles pendant les campagnes. Il y a une somme officielle que l’on peut donner et il y a toujours des gens de tous bords qui viennent demander de l’argent à Liliane Bettencourt. »

D’autres témoignages viennent se rajouter et pointent tous du doigt le financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy qui se serait rendu personnellement au domicile des Bettencourt pour demander de l’argent comme le décrit Dominique Gauthier chauffeur de la milliardaire « Mme Berger-  ex-gouvernante décédée de Liliane Bettencourt– m’a dit que M. Sarkozy était venu pour un rendez-vous  voir Monsieur et Madame très rapidement, que c’était pour demander des sous. »

Le juge accorde beaucoup de crédits à ces témoignages et aux écrits de M.Banier car le compte suisse de l’héritière de Loréal atteste de deux retraits d’espèces de 400000 euros chacun effectués par le gestionnaire de fortune en 2007. L’argent aurait servi à financer la campagne de Nicolas Sarkozy. Le juge Gentil vise directement le candidat de la droite et écrit qu’« Il convient de noter que des témoins attestent d’une visite du ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, au domicile des Bettencourt pendant la campagne électorale de 2007, que des investigations sont donc nécessaires s’agissant de ces premières remises de 2007. »

Les rebondissements dans l’affaire Bettencourt sont extrêmement embarrassant pour Nicolas Sarkozy car ils interviennent dans la dernière ligne droite d’une campagne électorale à haut risques pour la droite.