Haïti : deux ans plus tard, les processus d’adoption doivent être accélérés

Le 12 janvier 2010, un séisme de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter dévastait Haïti, faisant 220 000 morts, 300 000 blessés et 1,6 million de sans-abri. Près de 1000 enfants avaient été évacués vers la France, mais leur statut légal pose toujours problème. 

Il faut rappeler que le ministère français des Affaires étrangères a annoncé le 23 décembre dernier la reprise des « adoptions internationales en Haïti, en accord avec les autorités haïtiennes ». Une décision intervenue suite à la ratification par Haïti de la Convention de La Haye et à une modernisation de la législation haïtienne pour ne plus accepter d’adoptions sans un intermédiaire agréé. Après le séisme de 2010, la France avait mis en suspens les adoptions afin d’éviter tout abus préjudiciable aux enfants concernés et demandé à Haïti de revoir sa législation. Une décision qui avait été mal comprise par de nombreuses familles françaises ayant engagé des procédures d’adoption avant le tremblement de terre.

Depuis certaines familles n’ont toujours pas obtenu l’adoption plénière, un statut juridique qui fait pleinenement de l’enfant leur fils/fille, doté de droits équivalents à ceux d’un enfant biologique. Les familles ayant adopté réclament la pleine reconnaissance des droits de leurs enfants. « Je considère qu’il est pleinement mon fils mais c’est vrai que je n’ai pas de livret de famille », raconte à Europe 1 Stéphane. « Ses grands-parents n’ont pas les mêmes droits que si c’était un enfant qui serait directement inscrit dans une filiation. Il n’est pas français. Il a la nationalité haïtienne », ajoute le père de Jean-Fritz. Les familles disposent en effet du statut dit d’adoption simple, moins sécurisante, alors qu’ils sont parents à part entière. Leur enfant n’a donc pas de papiers français. « On est très fâchés parce qu’on ne comprend pas pourquoi l’Etat français s’arc-boute. Ils ne veulent pas définitivement régulariser la situation, que ces enfants soient français, qu’on n’en parle plus », conclut Stéphane.


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