Syrie: la Ligue arabe se divise déjà

Moins d’une semaine après son arrivée, la mission d’observation de la Ligue arabe en Syrie semble être vouée à l’échec. Alors qu’un enquêteur a affirmé ce week-end avoir vu des snipers à Deraa (sud ouest de la Syrie), le chef de la mission, le général soudanais Mohammed al-Dabi a contredit l’information.

Sur le terrain la poursuite de la mission est menacée par son propre chef. Mohammed al-Dabi a carrément contredit samedi l’un de ses hommes. Ce dernier avait dénoncé l’utilisation de snipers (tireurs embusqués) à Deraa, foyer de la contestation. « Nous avons vu des snipers de nos propres yeux, s’est exclamé l’enquêteur dans une vidéo. Nous allons demander au gouvernement de les retirer immédiatement. » Le général l’a aussitôt désavoué sur la BBC. « Il n’a pas vu de snipers, il a dit que s’il en voyait, il le signalerait », a-t-il protesté. Cette déclaration a encore creusé le fossé entre le chef de la délégation et ses subordonnés.

Pendant ce temps, la répression sanglante menée par le régime du président Bachar al-Assad ne faiblit pas, et certains plaident pour le retrait des observateurs. Le président du Parlement arabe, Salem al-Diqbassi, a recommandé dimanche le « retrait immédiat » de la mission, dont la présence « revient à couvrir la poursuite des actes inhumains commis par le régime syrien sous les yeux de la Ligue arabe ».

Un aveu d’impuissance? Un responsable de la Ligue arabe a répondu qu’il était « trop tôt » pour juger des résultats de la mission d’observation. La mission des observateurs commencée le 26 décembre fait partie d’un protocole qui prévoit aussi l’arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l’armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs et la presse. Aucun communiqué officiel n’a été encore publié par les observateurs sur le déroulement de leur mission.

 


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