Voeux 2012 de Sarkozy: ils n’ont pas joué en sa faveur

Etaient-ce les derniers voeux de Nicolas Sarkozy à l’Elysée?  Probable candidat à sa propre succession, le président de la République a présenté ses voeux aux Français à la veille de la nouvelle année. Un discours sur fond de crise où le chef de l’Etat s’est voulu protecteur et déterminé, en évitant d’évoquer la prochaine élection présidentielle…

« Le moment venu, vous ferez vos choix, a-t-il lancé. D’ici là, je dois continuer à agir, car l’histoire des décennies à venir s’écrit maintenant ». Nicolas Sarkozy a présenté ses priorités au cours de son allocution : « Il nous faut travailler pour la croissance, pour la compétitivité, pour la réindustrialisation qui seules nous permettront de créer des emplois et du pouvoir d’achat », a-t-il indiqué. Le chef d’Etat a essayé de se montrer réaliste. Car « cette crise inouïe, sans doute la plus grave depuis la Deuxième Guerre mondiale, cette crise n’est pas terminée », a-t-il prévenu, ajoutant qu’il ne s’agissait « pas de nier les difficultés que nous traversons ». « Nous devons être courageux, nous devons être lucides », a dit le président, en difficulté dans les sondages (entre 33 et 38% d’opinions favorables). Le président s’est montré déterminé à « continuer à agir » en 2012 dans « la tempête » de la crise avant de penser à l’élection présidentielle, qu’il a à peine évoquée.

Alors que l’opposition affirme qu’un nouveau plan de rigueur est en route, Nicolas Sarkozy a démenti: « Le problème n’est pas celui d’un nouveau train de réduction des dépenses pour l’année qui vient. Ce qui devait être fait a été fait par le gouvernement », a-t-il dit, en allusion aux deux plans de rigueur déjà mis en route par ses ministres.  « Dans la tempête, vous avez souffert. Je sais que la vie de beaucoup d’entre vous, déjà éprouvée par deux années difficiles, a été une fois encore durement mise à l’épreuve. Vous finissez l’année plus inquiets pour vous et pour vos enfants », a-t-il ajouté.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=MMQzIkTO0Zk[/youtube]

L’emploi, a constitué l’un des principaux sujets qu’il a abordés, alors que le chômage ne cesse d’augmenter. « Ceux qui ont perdu leur emploi doivent être l’objet de toute notre attention. Nous devons changer notre regard sur le chômage. Faire en sorte que la formation des chômeurs devienne la priorité absolue, afin que chacun puisse se reconstruire un avenir », a-t-il dit. Autre sujet évoqué: « Le financement de notre protection sociale qui ne peut plus reposer principalement sur le travail, si facilement délocalisable (…). Il faut alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main-d’oeuvre à bon marché », remettant ainsi en selle la possibilité d’une future TVA sociale. Le chef de l’État a rappelé la tenue d’un sommet social le 18 janvier prochain. Ripostant rapidement à ces voeux présidentiels, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a déclaré que « jamais un président de la République » n’avait « autant maltraité » les Français « pour protéger une minorité d’entre eux ».

Le directeur de la communication de la campagne de François Hollande, Manuel Valls, a lui estimé que « la marque de Nicolas Sarkozy était de jouer sur les peurs et sur la peur de la crise (…). Ça ne trompe personne, tout le monde sait (…) qu’il ne peut pas faire en quatre mois sur le front du chômage, de la précarité, ce qu’il n’a pas fait, ce qu’il n’a pas voulu faire au cours des quatre premières années de son quinquennat ». Pour Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, la réponse à ces voeux « sera dans les urnes ». Pour Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, « les Français n’attendaient rien des voeux de Nicolas Sarkozy (…). Usé par un mandat raté, Nicolas Sarkozy n’incarne plus l’espérance ». Voix discordante dans le camp de la droite au lendemain des voeux du chef de l’État, l’ancien ministre de l’Éducation de Jacques Chirac, Luc Ferry, a jugé « extraordinairement mince » le bilan de Nicolas Sarkozy. « On ne peut pas dire que la France soit en meilleur état qu’en 2007. Le chômage a augmenté, pas le pouvoir d’achat. L’école et les banlieues vont plus mal que jamais », a-t-il expliqué.

 


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés