Nicolas Sarkozy : il n’abandonnera jamais le nucléaire

Ce vendredi, le chef de l’Etat était en déplacement dans la Drôme, au site Areva du Tricastin. Nicolas Sarkozy en a profité, au cours de son discours, pour fustiger l’accord passé entre le PS et les Verts. Selon lui, les conséquences d’un abandon même partiel du nucléaire en France, que ce soit sur l’industrie, sur l’emploi ou sur la facture d’électricité des ménages, serait une « catastrophe » ou un « cataclysme ».

Le président de la République a vigoureusement attaqué le programme de François Hollande, sans pour autant le citer. A maintes reprises, il a critiqué sa proposition de fermer 24 des 58 réacteurs nucléaires français. François Hollande propose de réduire la part du nucléaire, de 75% actuellement à 50% en 2025, dans la production d’électricité en France. L’accord électoral conclu par le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts prévoit « la fermeture progressive de 24 réacteurs, en commençant par l’arrêt immédiat de Fessenheim » (dans le Haut-Rhin). Ainsi, les deux partis se sont engagés à ne plus construire de nouvelles centrales. Avec une sortie du nucléaire, comme le réclame EELV, « ce sont des pans entiers de notre industrie qui s’écrouleraient ».

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Nicolas Sarkozy refuse « la destruction de la filière industrielle nucléaire française », qui aurait des « conséquences dramatiques ». Le parc nucléaire fait vivre une filière industrielle qui représente 240.000 emplois (usines et sous-traitants), a-t-il affirmé. « Avons-nous les moyens de détruire des milliers d’emplois en pleine crise? ». Selon lui, une hausse sensible des prix de l’électricité entraînerait « inévitablement » la fermeture des usines françaises d’aluminium.

Une simple hausse de 10% du prix de l’électricité représente « un milliard d’euros de coûts supplémentaires pour notre industrie », a calculé le chef de l’Etat. « Faut-il vraiment, à toute force, ajouter un nouveau boulet aux pieds des entreprises françaises? ». « Mettre un coup d’arrêt au développement de notre parc nucléaire, c’est porter un coup très dur au pouvoir d’achat des Français », a-t-il prévenu. En Allemagne, où l’abandon du nucléaire est engagé, l’électricité coûte deux fois plus cher, a-t-il affirmé. « Veut-on doubler la facture d’électricité des ménages français? », s’est-il interrogé. « Je n’accepterai pas de laisser supporter par des millions de foyers, surtout les plus modestes, le poids financier d’une décision qui est purement et simplement, exclusivement idéologique ».

« Depuis 65 ans, il y a un consensus selon lequel l’investissement dans le nucléaire permettra à la France de compenser l’absence de gaz et l’absence de pétrole », a-t-il déclaré en soulignant que tous les chefs de l’Etat avant lui, de Charles de Gaulle à Jacques Chirac, de gauche comme de droite, avaient confirmé ce choix de l’énergie atomique. « On n’a pas le droit de rompre le consensus politique de 65 ans au risque de détruire les emplois dans l’industrie française », a-t-il estimé. « C’est une folie ». Au sujet de la catastrophe de Fukushima survenu au Japon en mars dernier, il a affirmé que « la ville d’Avignon n’est pas près d’être menacée d’un tsunami ». Le développement des énergies renouvelables ne semble pas être une priorité dans le programme de l’UMP pour la présidentielle.

 


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