Egypte : les femmes reporters victimes d’agression sexuelle

En marge des manifestations se déroulant en Egypte, une journaliste de France 3 et son cameraman ont été agressé. Depuis le début des révolutions egyptiennes, ce serait la troisième fois qu’une femme reporter est victime d’une agression sexuelle. Caroline Sinz a déclaré avoir été violemment frappée et victime d’une agression sexuelle de la part d’hommes en civil jeudi au Caire.

« Nous étions en train de filmer dans la rue Mohamed Mahmoud quand nous avons été assaillis par des jeunes de quatorze ou quinze ans » , a-t-elle raconté, en faisant état « d’attouchements ». La journaliste et son cameraman ont ensuite été entraînés « manu militari » par un groupe d’hommes vers la place Tahrir et se sont retrouvés séparés. « Nous avons alors été agressés par une foule d’hommes. J’ai été tabassée par une meute de jeunes et d’adultes qui ont arraché mes vêtements » et qui ont procédé à des attouchements répondant « à la définition du viol » , a-t-elle poursuivi. « Quelques personnes ont essayé de venir m’aider sans y parvenir. J’étais lynchée. Cela a duré environ trois quarts d’heure jusqu’à ce qu’on puisse m’extraire. J’ai cru que j’allais mourir », a-t-elle dit, en ajoutant que le cameraman avait aussi été « tabassé ». Finalement secourue par des Egyptiens présents sur les lieux, Caroline Sinz a pu rejoindre son hôtel, où elle a été assistée par l’ambassade de France au Caire avant de consulter un médecin.

Par ailleurs, Reporters sans frontières a déconseillé aux médias internationaux d’envoyer en Egypte des femmes journalistes, faisant été de cette série d’agressions sexuelles. Depuis la reprise des manifestations place Tahrir le 19 novembre, « Reporters sans frontières » a recensé une quinzaine d’agressions de journalistes. En février dernier, Lara Logan, une journaliste américaine de CBS, avait elle aussi été agressée sur la place Tahrir par une centaine de manifestants. Jeudi, la journaliste américano-égyptienne, Mona Al-Tahawy, arrêtée lors de sa participation aux manifestations de la place Tahrir, a indiqué sur Twitter qu’elle avait été victime de violences et d’agression sexuelle de policiers durant sa détention.

Les journalistes, qu’ils soient hommes ou femmes, réalisent le même travail, mais, hélas, n’encourent pas les mêmes risques.


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