Accord PS/ Verts : la campagne présidentielle débute mal

A peine une journée après que le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts s’étaient, apparemment, mis d’accord sur le futur de la filière nucléaire en France, que déjà, François Hollande et Cécile Duflot ne tenaient pas le même discours mercredi soir. Cette confusion au sujet du combustible nucléaire Mox, est fustigée par l’UMP, dénonçant un troc électoral et surtout un discours flou de la part du candidat à l’Elysée. Un dialogue de sourd qui pourrait coûter cher à François Hollande.

Les interventions de François Hollande au 20 heures de TF1 et de Cécile Duflot au 20 heures de France 2 n’auront pas permis de clarifier les choses depuis l’accord signé entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts, mardi. Le point de discorde porte sur le retrait par la direction du PS d’un passage du texte sur la « reconversion à emploi constant de la filière Mox », un combustible nucléaire qui prolonge le débat entre socialistes et écologistes.

En effet, le candidat socialiste à la présidentielle a indiqué sur TF1 qu’il était favorable à la poursuite de la filière Mox. Il se défend sur l’accord PS-EELV conclu mardi : « je n’ai rien troqué, j’ai dit qu’il fallait réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025 », a-t-il dit, rappelant sa position de passer de 75 % aujourd’hui à 50 % d’ici 2025. « Je suis pour qu’il y ait encore du retraitement du combustible, il le faut pendant le temps nécessaire ». « On parlait d’une filière Mox – c’est un peu compliqué – c’est le combustible qui sert à alimenter une vingtaine de centrales, bien sûr qu’il va falloir continuer à en fabriquer si nous voulons garder un potentiel, mais à l’horizon 2025, nous réduirons la part du nucléaire », a précisé le candidat. Les écologistes critiquent ce combustible parce qu’il contient du plutonium hautement radioactif. Le député de Corrèze s’est aussi expliqué sur le « troc » de circonscriptions aux législatives contre la fermeture de réacteurs nucléaires : « Si on fait un accord, c’est le PS et les Verts. Il y a forcément des concessions à faire et il faut le faire dans le respect», a-t-il lancé en direction de Bertrand Delanoë qui a dénoncé le parachutage de Cécile Duflot à Paris. «Lorsqu’on accueille une Verte, il y a un certain nombre de conditions à réunir. Il faut du pluralisme et de la cohérence», a-t-il affirmé.

Autre écho entendu sur France 2 quelques minutes plus tard. Cécile Duflot (EELV) a soutenu : « Le texte que nous avons acté ensemble est le même, il s’applique ». « Je crois en la parole donnée » a poursuivi la secrétaire nationale d’Europe Ecologie -les Verts. Daniel Cohn-Bendit,  interrogé sur RMC est revenu sur cette cacophonie et a dénoncé l’influence du lobbying du groupe Areva sur le candidat PS: « C’est à devenir dingue, cette histoire», assurant que la formulation du passage contesté sur le Mox a été « proposée par le négociateur numéro un nommé par François Hollande, Michel Sapin ». Selon l’eurodéputé EELV : « Il suffit d’un coup de téléphone d’Areva pour que le grand PS, avec sa tradition et son histoire, se mette au garde à vous ! » Il semblerait que le flou perdure jusqu’à samedi, quand aura lieu le vote du Conseil fédéral d’EELV sur l’accord.

 


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