François Hollande : Fera t-il le poids contre sarkozy ?

A peine élu et déjà critiqué. C’est François Hollande, candidat désigné du Parti socialiste pour l’élection présidentielle, qui va affronter Nicolas Sarkozy en 2012. En ayant recueilli hier 56,6% de voix face à Martine Aubry, il devient le leader du PS.  Ce sont 2,8 millions de Français qui se sont déplacés pour choisir leur candidat faisant office de consensus à gauche. Mais, François Hollande va t-il parvenir à rassembler au delà des clivages de son propre parti et sera t-il capable de réussir sa campagne présidentielle? 

Son avance indéniable lors de ce second tour, lui donne un statut incontestable dans sa majorité. Le clan Aubry qui a très vite compris sa défaite, a félicité la victoire du député de Corrèze. Après une fin de campagne tendue, c’est désormais l’union qui prime au PS, la moindre mésentente médiatique pourrait en effet se révéler fatale. En 2007, DSK et Fabius avaient mis trop de temps avant d’affirmer leur soutien à Ségolène Royal, qui ne bénéficiait pas d’un parti soudé à ses côtés. « Il convient de faire en sorte que le lien entre parti et candidat soit le plus simple possible. Pas besoin de machinerie compliquée ou d’organigramme obscur. Il faut de la confiance ou de la souplesse », a confié la candidat au MondeL’unité semble (enfin) au rendez-vous, tant mieux car elle est primordiale pour affronter l’UMP. Ce sera l’une des clés du scrutin présidentiel, car on sait que la droite va attaquer sur ce terrain…

Le leader François Hollande est attendu. La bataille politique peut enfin commencer et l’UMP s’en frotte les mains. La majorité, enfin débarrassée du calvaire des primaires, doit désormais s’atteler à la campagne de Nicolas Sarkozy. Le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a souligné ce lundi sur RTL que la victoire à la primaire socialiste de François Hollande n’était « pas le 10 mai 81 » et s’est réjoui que « l’heure des explications soit venue« , car « maintenant les choses sérieuses vont commencer« . Concernant François Hollande, « j’ai l’image de quelqu’un qui a beaucoup de mal à prendre des décisions difficiles« , a déclaré Jean-François Copé. Selon lui, le futur candidat socialiste à l’élection présidentielle est « quelqu’un qui vogue à tous les vents« . Un combat s’achève, un autre va commencer.

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Mais François Hollande veut entrer en campagne à son rythme. Pour battre Nicolas Sarkozy, il doit se constituer une équipe de campagne à la mesure de l’enjeu présidentiel. « L’équipe de campagne, je la constituerai dans les semaines qui viennent, pas dans les jours qui arrivent. Je vais prendre mon temps. Et lorsque j’en aurai décidé, j’aurai un dispositif, une équipe en cohérence avec le parti. » Cependant quelques rendez-vous sont déjà prévus : peut-être une participation à la commémoration de la journée du 17 octobre 1961 avant un « 20 heures » sur TF1, un aller-retour, mardi 18 octobre à Madrid, pour assister à une réunion organisée autour de l’ex-président brésilien Lula, et samedi 22 octobre, la convention d’investiture et de réconciliation à la halle Freyssinet, à Paris. François Hollande y prononcera un discours « non de lancement de la campagne, mais de clôture de la primaire », indique-t-il.

Ensuite, il devrait s’accorder un peu de repos« Je ne pars pas demain en campagne présidentielle, indique-t-il. Je suis le candidat investi, mais nous allons avoir plusieurs étapes. Il faut avoir ce sens du temps si nous voulons être compris et efficaces. La campagne viendra à son rythme et heure, quand j’en aurai moi-même décidé. » Car le spectre de la campagne de Ségolène Royal plane encore. « Il ne faudra rien laisser passer. Leurs attaques sont connues et convenues, mais ce serait une erreur de les négliger. Il ne faut jamais laisser s’installer un certain nombre d’idées. »

Entre Hollande et Sarkozy, le match peut enfin commencer. Le candidat du PS, apparu déterminé depuis le début de la campagne fait peur. Il dispose plus que de simples éléments de langage, son engagement dans la campagne a été mûri. Plutôt calme et réfléchi, il s’oppose au style sanguin du président de la République. En pleine période de crise, il devra proposer une voie plausible et rassurante aux Français pour sortir de la rigueur imposée. Au-delà du rassemblement interne de son parti, il devra persuader les verts, les classes populaires séduites par l’extrême droite, et les centristes. Ce sont ces voix qui seront déterminantes pour battre Nicolas Sarkozy. 


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