Primaire PS : Le duel final

On ne se fait plus de cadeaux au Parti Socialiste, la ligne d’arrivée est proche et les finalistes s’agitent pour se distinguer. Hier soir, lors du débat télévisé suivi par 6 millions de Français, Martine Aubry et François Hollande ont débattu presque deux heures sur le plateau de l’émission spéciale « Des paroles et des actes ». 

C’était un moment décisif, crucial même. Chacun son programme, chacun son style pour cet unique débat entre les deux tours de la primaire socialiste. Pour séduire le plus grand nombre d’électeurs, les deux candidats conscients de l’importance de l’exercice ont tenté de déstabiliser l’adversaire en le poussant dans ses retranchements. Martine Aubry, devancée de neuf points par François Hollande lors du premier tour, s’est montrée offensive comme sur le point du non-cumul des mandats et l’égalité des sexes, ses thèmes de prédilection. Tandis que son adversaire est resté comme à son habitude calme et déterminé, s’adressant plus aux Français en général comme si l’était déjà en campagne présidentielle. En ironisant la « gauche forte » de sa concurrente, il a dit refuser une « gauche dure » : « On sort de cinq ans d’une présidence brutale. Et nous serions nous, une candidature sectaire? Je ne le veux pas. Il faut une gauche solide » a nuancé l’ancien patron du PS.

A la fin du duel, le ton s’est durci. Martine Aubry s’est attaquée au tempérament et à la personnalité de son adversaire : « On a confiance en moi parce que je suis claire. François Hollande a changé de position sur certains points. Il a le droit, il faut que les Français le sachent (…) le flou est la pire des choses » . Elle a aussi décriée son bilan : « François parle beaucoup de rassemblement : j’ai trouvé un parti socialiste qui n’était pas rassemblé ».

Les thèmes chers à Arnaud Montebourg, arbitre de cette finale, ont aussi été abordé mais n’ont pas pesé lourds. Martine Aubry parlant des « dégâts du libre échange », proposant « une régulation de la mondialisation » et « juste échange », Hollande davantage en retrait se disant favorable à « l’économie ouverte, pas l’économie offerte ».

Si chaque candidat a rappelé sa volonté de « faire gagner la gauche » en 2012, c’est désormais aux électeurs de trancher dimanche.

 



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