Paris : La fin des prières de rue

A partir d’aujourd’hui il n’y aura plus de prières de rue dans Paris, a promis le ministère de l’Intérieur.

En attendant l’ouverture d’un nouveau lieu de culte, prévue pour 2013, la mairie de Paris met à la disposition des fidèles une partie d’une caserne de pompiers désaffectée située dans le nord de Paris. Cet espace de 2000 mètres carrés a été accordé pour une durée de 3 ans, bien que les associations musulmanes avaient demandé un bail de 9 ans. Par contre, elles ont obtenu l’ouverture des lieux tous les jours de la semaine au lieu du seul jour de grande prière, le vendredi.

Par ailleurs, afin d’assurer l’absence des fidèles dans la rue, M.Guéant assure : « nous pourrions aller jusqu’à l’emploi de la force si nécessaire mais c’est une hypothèse que j’écarte car le dialogue qui a été conduit porte ses fruits ». Ces mesures seront appliquées dans la mesure où il est officiellement interdit de pratiquer le culte sur la voie publique.

« Nous nous réjouissons de l’aboutissement de cette solution qui permettra aux musulmans du 18e arrondissement de Paris de remplir leurs obligations religieuses dans des conditions de dignité, dans le respect de l’ordre public en évitant les prières dans la rue », a déclaré Dalil Boubaker, le recteur de la Grande mosquée de Paris. Les fidèles avaient pour habitude de se réunir principalement dans la rue Myrha, dans le 18ème arrondissement de Paris, par manque de place.

De son côté, Daniel Vaillant, le maire du 18e arrondissement, trouve que cet accord est une bonne solution s’il est correctement mis en oeuvre. « J’ai souvent reçu les responsables pour leur dire ce n’est pas possible de continuer dans les conditions où vous êtes dans la rue. Alors ils ont fait quelques efforts. C’est pourquoi nous avons décidé de trouver une solution définitive. »

Les prières de rue duraient depuis plusieurs années déjà à Paris, dans le quartier de la Goutte d’or, et à Marseille, avant que ne surgisse la polémique publique : c’était en juin 2010, lorsque des groupuscules d’extrême droite avaient appelé à un « apéro saucisson-pinard » finalement annulé pour dénoncer l' »islamisation » de la Goutte d’Or. En décembre, la présidente du Front national, Marine Le Pen, avait fait un parallèle avec la Seconde guerre mondiale, parlant « d’occupation« , sans « blindés » ni « soldats« , mais « d’occupation tout de même« . Malgré le tollé, elle a répété ces propos, voyant dans les prières de rue un « acte politique de fondamentalistes« . Depuis, le ministère de l’Intérieur s’était efforcé de mettre fin au problème parisien dans les plus brefs délais.

Quant aux personnes concernées, aucune information leur a été donnée. Les fidèles de la rue Polonceau comme ceux de la rue Myrha ne sont d’ailleurs pas tous au courant, loin de là. « Ha bon, le 16 on ne pourra plus prier dans la rue ? » s’étonne Mohamed croisé mercredi matin rue Myrha. Reste à savoir s’ils vont respecter la nouvelle loi, mais pour le cheikh Mohamed Salah Hamza « si le fidèle brave les interdictions, c’est son droit… » avant d’ajouter: « Avons-nous le droit canonique de dire à quelqu’un qui vient étaler son tapis dans la rue ‘tu dégages, tu n’as pas le droit’? ». Dans le cas où l’interdiction ne serait pas respectée, plusieurs réactions sont d’ores et déjà attendues, notamment chez certains élus UMP ou d’autres du Front National.


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés