Logement étudiant à Paris : Tu galères pour te loger ? Je comprends pas pourquoi…

« Bonjour, je suis étudiante, je viens d’arriver à Paris et je cherche un logement pas trop cher et pas trop loin de ma fac. Est-ce que vous auriez des appartements à me proposer ?

Mais bien sur ! Asseyez-vous, je vous en prie, dit l’agent immobilier. Alors j’ai juste un appartement à vous proposer : un 9 m² pour 350 euros, refait à neuf récemment, avec une magnifique vue. Il y a une visite demain à 8h. Et si je peux vous donner un petit conseil, arrivez un peu en avance, il risque d’y avoir du monde…

– Et… il se trouve où cette appartement ?

– Ah ! Très bonne question ! Dans un quartier magnifique ! Porte de la Chapelle, vous connaissez ?  »

Le lendemain, Amélie l’étudiante se réveille tôt, sans faire de bruit, pour ne pas réveiller les autres personnes qui dorment dans son dortoir à l’auberge de jeunesse, et part en direction du métro. Après 3/4 h de transport, elle découvre Porte de la Chapelle : en effet, c’est magnifiquement… moche !  Mais elle se dit que ce n’est pas grave, que l’appartement sera peut-être bien.

Elle s’engage dans la rue que l’agent immobilier lui a indiqué, tape le code d’entrée et… découvre la très très très grande file d’attente dans les escaliers. Normal, pour visiter un appartement de 9 m², c’est chacun son tour ! Pendant l’attente, Amélie apprend en discutant avec les autres étudiants qu’elle n’est pas la seule à qui le CROUS a répondu négativement à sa demande de logement, en prétextant que ses parents gagnaient trop. Et d’ailleurs, ça veut dire quoi gagner trop ? Plus de 1300 euros chacun ?

Deux heures après être arrivée, elle découvre enfin le logement… C’est une pièce ridiculement petite, la peinture des murs a jauni, une minuscule fenêtre éclaire la pièce. Le lino du sol a des trous et laisse apparaitre une maquette verte. La douche occupe un angle de la pièce, et les toilettes sont sur le palier…

Insalubre ? Scandaleux ? Ca dépend pour qui…

 

 

En septembre, c’est toujours la même galère pour les étudiants ! Trouver un appartement à Paris, avec un espace supérieur à une boite à chaussure et un coût inférieur à 350 euros, c’est mission (presque) impossible !

Mais pas de panique ! La Mairie de Paris commence à réaliser qu’il y a un gros problème de logement (sans dec’, ça fait un moment qu’on en parle pourtant !?) et que la pénurie a fait exploser le prix des loyers. Savez-vous que le CROUS propose 163 000 logements universitaires dans toute la France (c’est à dire 2 millions d’étudiants), et que seulement 18 000 sont disponibles dans le région Ile-de-France et moins de 4000 à Paris (300 000 étudiants pour Paris seulement). Du coup, la file d’attente pour avoir un logement étudiant est de plus en plus longue : l’année dernière, le CROUS a reçu 4932 demandes correspondant aux critères pour seulement 913 places.

Précarité étudiante, ça vous parle ? Notons quand même les progrès faits : huit résidences devraient être livrées en 2011-2012, et dix l’année d’après.

 

Refoulés par le CROUS, les étudiants n’ont plus qu’à chercher un appartement par eux-mêmes. Certains cherchent sur internet, d’autres passent par des agences immobilières crapuleuses. Et faites attention à ces dernières, qui n’hésitent pas à profiter de l’inexpérience des étudiants et de leur nécessité de trouver un logement. Pour vous donnez un exemple (ce sont des vieilles données, mais je ne pense pas que la situation se soit améliorée, bien au contraire) : au second semestre 2009, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a dénoncé 1 200 agences dans dix-neuf villes universitaires pour des infractions dans les contrats et offres commerciales (qui sont des « pratiques déloyales » et qui ont des « clauses abusives ») dont peuvent être victimes les étudiants à la recherche d’un logement. Sergé Doré, de la DGCCRF, explique qu’ils n’ont « trouvé un seul contrat ne comportant pas au moins une anomalie », rapporte Sergé Doré, de la DGCCRF

Publicité mensongère, défaut d’affichage des prix ou encore exigence d’un chèque de réservation (cette dernière pratique étant interdite depuis 1989!)… Ce sont non seulement certaines pratiques illicites des agences immobilières qui sont mises en cause, mais les contrats de location émaillés de clauses abusives sont aussi épinglés.

Une clause très courante mais formellement interdite est celle qui limite ou exclut la responsabilité du bailleur en cas de défaut d’entretien du logement. Ou encore celles qui brident le locataire dans ses droits telles que l’interdiction d’héberger des amis. Le rapport note également d’autres abus de la part des bailleurs : octroi d’un droit de visite dans le logement, possibilité de résilier le bail sans préavis en cas de retard dans le paiement du loyer, de conserver le dépôt de garantie en cas de résiliation, de réévaluer le loyer pour un départ au 9ème mois ou encore de prélever sur le dépôt de garantie des frais d’entretien et de réparation du local loué. Tout cela est strictement interdit.

Autrement dit : de l’agent immobilier tu te méfieras !

Sinon, CampusMag  a une rubrique location/colocation. 🙂

Avis à bon entendeur…

 

 

 

 

 


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