Travailleuses du sexe allemandes : 6 euros pour être autorisées à exercer dans les rues de Bonn

Depuis lundi dernier, toute travailleuse du sexe désirant exercer dans les rues de Bonn devra s’acquitter d’une taxe de 6 euros via un horodateur, donnant le droit de travailler de 20h15 à 6h du matin.

Cette taxe a pour but de rétablir l’équité entre les travailleuses du sexe travaillant dans les maisons closes, les bars et les saunas, et celles racolant dans la rue. En effet, ces dernières ne payaient jusqu’à maintenant pas de taxe tandis que celles travaillant dans des établissements versaient 30 euros par jour au gérant.

Cette taxe a aussi pour but de réduire les déficits budgétaires des municipalités. Bonn compterait environ 200 prostituées et la municipalité de Bonn espère lever 300 000 euros via les horodateurs pour réduire son déficit budgétaire. Des contrôles sont effectués par les autorités de la ville pour vérifier les tickets. Si la travailleuse du sexe contrôlée n’a pas de ticket, elle recevra un avertissement. Puis, ce sera une amende de 100 euros.

Selon Monika Frömberg, l’horodateur est la meilleure solution, car, selon elle, la plupart des travailleuses du sexe ne parlent pas assez bien allemand pour remplir une déclaration d’impôts. « De plus, il y a de la fluctuation », affirme-t-elle, expliquant que toutes les prostituées ne travaillent pas un mois complet, d’où la solution de l’impôt au jour le jour.

Contrairement à la France, la prostitution et les maisons closes sont légales en Allemagne depuis 2002. L’activité prostitutionnelle est donc reconnue comme un métier, et les travailleuses du sexe comme des agents économiques. De ce fait, les travailleuses du sexe paient un impôt sur leur revenu (selon une étude, les 80 000 prostituées allemandes auraient versé 700 millions d’euros d’impôt en 2003), cotisent pour leur retraire, ont droit à une assurance maladie, etc.

Une partie de la somme récoltée sera utilisée, selon Monika Frömberf, pour la sécurité des prostituées. A Bonn, six box en bois ont déjà été installés à Verrichtungsgelände, où les travailleuses peuvent venir avec leurs clients. Les box peuvent contenir une voiture, sont équipés de sanitaires et disposent d’un bouton d’urgence en cas de problème de sécurité.

Selon Monika Frömberf, cette démarche attirera probablement d’autres villes en Allemagne pour rééquilibrer les budgets municipaux.

 


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