Manuel Valls: il veut que Claude Guéant dégage

Dans son rapport rendu public hier, la Cour des comptes épingle la gestion des forces de sécurité françaises depuis 2002. Si Claude Guéant a critiqué ce rapport, Manuel Valls a demandé la démission du ministre de l’Intérieur.

La pomme de la discorde est en fait un rapport. Le rapport de la Cour des comptes, rendu public hier, qui se montre assez critique concernant la gestion et l’organisation de la sécurité publique depuis 2002. Une date qui coïncide avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur. La Cour tape aussi bien sur les statistiques de la délinquance (la France souffre d’une « faiblesse » de l’outil statistique), que sur le fonctionnement même de la police et de la gendarmerie. Tous les regards se sont donc portés vers Claude Guéant, l’actuel ministre de l’Intérieur.

Celui qui s’est montré le plus critique s’appelle Manuel Valls, l’un des candidats à la primaire socialiste. Ce vendredi matin, en direct sur BFM TV et RMC, le député-maire d’Evry (Essone) a été catégorique : « Il faut qu’il démissionne », a-t-il lancé à propos de Claude Guéant. « On ne peut pas, dans ce pays, mettre en permanence en cause ce qui fait autorité, explique-t-il. Comment voulez-vous que les Français puissent accepter un discours de droits et de devoirs, un tantinet d’autorité dans ce pays, quand au plus haut sommet de l’Etat on met en permanence en cause ce qui fonde l’autorité dans une République comme la nôtre ? […] C’est la marque du sarkozysme que de mettre en cause les institutions : le Parlement, le service public de la télévision… c’est insupportable, on met les Français les uns contre les autres… on abîme la République. »

Ce que reproche Valls à Guéant, en plus du rapport de la Cour des comptes, c’est d’avoir fermement critiqué ledit rapport. En effet, le ministre qui va être opéré du cœur mardi prochain a dénoncé des « erreurs d’analyses » et des « oublis » de la part de la Cour. Au ministère de l’Intérieur, on déplore également que la gestion « socialiste » de la sécurité n’ait pas été étudiée. Et 70 députés UMP d’écrire à Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, pour dénoncer un rapport « politique inspiré par le PS. » Interrogé à ce sujet, Didier Migaud, qui est aussi un ancien député PS, a répondu qu’ « une centaine de personnes ont travaillé sur ce rapport. Tout est exact et objectif. Nous sommes impartiaux. »

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