Tristane Banon: François Hollande s’embrouille dans ses propos

Alors que l’affaire DSK peut se terminer dès aujourd’hui aux Etats-Unis, Tristane Banon a déposé plainte hier soir contre l’ancien patron du FMI pour agression sexuelle, huit ans après les faits présumés. La journaliste assure que François Hollande était au courant, ce que l’intéressé dément aujourd’hui.

Dominique Strauss-Kahn n’en a pas encore terminé avec la justice. Alors que Benjamin Brafman, l’un des deux avocats de DSK, rencontre aujourd’hui le procureur de New York – les médias annoncent déjà que toutes les charges seront abandonnées après ce rendez-vous -, la procédure judiciaire concernant les accusations de Tristane Banon va se mettre en marche. En effet, la journaliste et écrivain qui accuse DSK de tentative de viol et d’agressions sexuelles a déposé sa plainte hier.

Rappelons que les faits présumés se seraient passés en 2003, pendant que Tristane Banon préparait un livre. Dominique Strauss-Kahn aurait alors essayé de la violer. Elle avait expliqué toute la scène sur le plateau de Thierry Ardisson en 2008 :

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Si Tristane Banon n’a pas porté plainte à l’époque, c’est parce que sa mère, Anne Mansouret, craignait qu’une telle affaire nuise à la jeune carrière de sa fille qui allait affronter un ministre. Mais la conseillère générale PS de l’Eure aurait tout de même informé François Hollande, alors premier secrétaire du Parti Socialiste. Anne Mansouret, tout comme Tristane Banon, l’accusent aujourd’hui de ne pas avoir prêté assez d’attention à leur histoire.

L’avocat de Banon, David Koubbi, assure que « François Hollande était au courant, il avait déconseillé à la mère de ma cliente de déposer plainte. » Le 20 mai dernier, l’intéressé avait démenti, assurant à Rue89 n’avoir « jamais eu connaissance des faits de la gravité qui ont été évoqués », tout en reconnaissant toutefois que « les rumeurs, elles existaient mais je n’ai jamais conçu que mon rôle était de faire la police au sein du PS. » Pourtant, bizarrement, son directeur de cabinet de l’époque, Stéphane Le Foll, affirmait pour Mediapart que François Hollande « avait appelé Tristane Banon, il n’a pas cherché à lui imposer quoi que ce soit, il l’a écoutée et a essayé de la rassurer. » La gaffe, d’autant plus que ses propos confirment la version d’Anne Mansouret, interrogée par Mediapart le 19 mai, qui affirmait que François Hollande « a été formidable, d’une gentillesse… Il a téléphoné personnellement à Tristane, il a été superbe. »

Invité le 23 mai sur France Inter, François Hollande fait l’amnésique : «Je n’ai aucune connaissance de ce fait », répète-t-il concernant l’agression présumée de la jeune femme. Avant d’assurer au journaliste qui lui demande s’il a appelé Tristane Banon à l’époque : « Ecoutez, c’était il y a dix ans, je n’en ai pas le souvenir donc je ne peux pas confirmer cette information. »

Tristane Banon, accompagné de son avocat, l’accuse donc de mentir. Elle explique : « A la foire de Brive, en 2008, au moment de l’affaire Piroska Nagy [l’employée du FMI qui avait eu une aventure avec DSK pendant qu’il était directeur de l’institution, ndlr], il est venu me voir, me disant qu’il pensait beaucoup à moi. Il m’a appelée une fois, en 2003, après les faits. Très inquiet, François Hollande m’a dit qu’il avait parlé de tout ça avec ma mère. Il espérait que je suive le conseil qu’il lui avait donné, à savoir de porter plainte. »

Pour finir, Hollande a tranché mardi : « Sa mère, Anne Mansouret, avait évoqué un incident qui s’était passé, mais je n’en sais pas plus. » Dans un article du Parisien paru le même jour, le candidat socialiste affirmerait même qu’il ne « connai[t] pas Tristane Banon et je n’ai couvert personne. » Où est le vrai du faux ? Mystère…

Crédit photo: AFP


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