Carla, 13 ans: le collège est-il responsable ?

La mort de Carla a plongé le pays entier dans la stupeur. Pour rappel, cette collégienne de treize ans est décédée la semaine dernière sous les coups de Gaëtan, quinze ans, le frère d’une de ses amies avec laquelle elle était en conflit pour un dépit amoureux, et ce juste devant son établissement.

L’adolescent s’était présenté à la police quelques heures plus tard et a été mis en examen et écroué mercredi dernier. Motifs ? Coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Que la victime soit une mineure de moins de 15 ans est une circonstance aggravante, selon Patrick Mathé, le procureur de Béziers. L’auteur des coups, mineur, risque dix ans de réclusion criminelle d’après d’après Patrick Mathé.

En parallèle, la famille de l’adolescente a demandé à son avocat de saisir la justice pour négligence. La colère est venue s’ajouter à la tristesse et l’incompréhension chez les proches de la jeune fille. Les parents de Carla, que le Parisien a rencontrés, annoncent ainsi aujourd’hui leur intention de porter plainte contre le collège. Ils ne comprennent pas qu’un tel déchaînement de violence ait pu se dérouler juste devant les portes du collège.

Cinq jours avant le drame, «la conseillère d’éducation du collège (CPE) avait reçu les filles qui s’étaient battues. Devant moi, elle a appelé la mère de Marion, mais elle est tombée sur un répondeur, explique Sébastien, le père de Carla. La CPE m’a rassuré, elle m’a dit : ‘ce petit (le frère de Marion, ndlr), on le connaît bien. Il était chez nous l’année dernière. Il ne va pas vous la tuer, votre fille». Un discours que le père de la collégienne a du mal à accepter dorénavant.

«Avec notre avocat, Me Luc Abratkiewicz, nous allons déposer une plainte contre tous ceux qui n’ont pas assuré la sécurité de notre fille (…) Nous devons faire cela pour elle», renchérit la mère de la victime, Anne. Dans la journée, leur avocat va commencer par demander au recteur de l’académie d’ouvrir une enquête administrative.

D’autre part, la mère de l’agresseur envisage elle-aussi d’intenter une action en justice contre l’établissement, pour graves négligences et «manque de relais auprès d’elle sur l’absence de sa fille (au collège) pendant au moins trois semaines». Car apparemment, Marion n’osait plus aller en cours après une vive altercation avec Carla et certaines de ses copines. «Elle ne s’y sentait plus en sécurité. Le matin, elle faisait semblant de partir et elle revenait pour se cacher», explique la mère au Parisien.

Interrogée, l’inspection académique répond que « l’établissement a bel et bien cherché à contacter la mère, mais que son numéro de son portable n’était plus en service ». Les familles des deux filles, explique-t-elle par ailleurs, ont été reçues à trois reprises par le collège pour régler le problème.

Les différentes enquêtes devraient permettre de mettre en évidence la part de responsabilité du collège dans cette affaire. Affaire à suivre donc.


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