Arabie Saoudite : les femmes veulent le droit de conduire

Aujourd’hui, 17 juin, se déroule une manifestation pour que les femmes puissent prendre le volant en Arabie Saoudite.

Le 30 mai dernier, Manal-al-Charif se faisait arrêter pour avoir lancé un appel sur sa page Facebook aux femmes ayant un permis étranger, pour qu’elles revendiquent leur droit de conduire le 17 mai. Elle s’était filmée en train de conduire, ce qui est interdit. En théorie, elles doivent engager un chauffeur ou dépendre des hommes de leur famille. Dans le pays aucune loi, autre que la loi religieuse de la fatwa, n’interdit aux femmes de prendre le volant. « Si son mari à une attaque cardiaque que doit faire une femme, s’il n’y a personne autour et qu’elle ne peut pas conduire? », demande la saoudienne récemment arrêter pour justifier sa requête.

Sur les réseaux sociaux, des messages défilent attestant que la manifestation a été suivie. « Nous revenons du supermarché. Ma femme a décidé de commencer la journée en prenant le volant à l’aller et au retour », a publié sur sa page Twitter Tawfiq Alsaif, un éditorialiste. Mohammad al-Qahatani, président de l’Association saoudienne des droits civiques et politiques participe au mouvement en écrivant sur twitter : « Mon épouse, Maha, et moi revenons d’une tournée en voiture de 45 minutes. Elle a conduit dans les rues de Ryad ».

En 1990, une manifestation de ce genre avait eu lieu. Les femmes avaient défilé en groupe et s’étaient fait interpelées. Cette fois-ci elles sont invitées à défiler individuellement, de préférence avec un homme pouvant intervenir face à la police. Cependant, leur tour de voiture pourrait ne pas être une partie de plaisir. Comme le rapporte ce blog, des hommes ont prévenu qu’ils seront présents sur la route pour frapper les femmes qu’ils verront en train de conduire.

« Les dirigeants doivent prendre une décision et autoriser les femmes à conduire […] La société saoudienne a changé, elle est composée à 60% de jeunes qui sont prêts à mener une existence moderne»« , estime la romancière Badriya al-Bichr, comme le rapporte Libération.

Si elles obtenaient ce droit, cela permettrait à un bon nombre d’entre elles de travailler, d’emmener leurs enfants à l’école ou encore aller au supermarché.

Crédits photo : AFP.


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