Affaire DSK : Nafissatou Diallo n’aurait rien à se reprocher

Le New York Times a pris l’initiative d’enquêter sur Nafissatou Diallo, la victime présumée de Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire éponyme. Résultat : ce serait une femme tout à fait respectable, qui n’aurait rien à se reprocher. Rebondissement du côté des avocats de DSK qui annoncent qu’ils ne cherchent pas à s’attaquer à la femme de chambre… Faute d’éléments ?

La prochaine audience de DSK n’aura lieu que le 18 juillet, alors en attendant, le New York Times a mené sa propre enquête sur Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui accuse DSK de tentative de viol et d’agression sexuelle. Sept signatures pour une enquête allant de New York à la Guinée, publiée mercredi en une de l’International Herald Tribune (l’édition internationale du NYT). Résultat de l’investigation : l’histoire de Nafissatou Diallo ne semble pas avoir de zone d’ombre.

Selon le quotidien, qui cite toutes ses sources sous anonymat, Nafissatou Diallo serait la fille d’un imam de village de Guinée (aujourd’hui décédé) et aurait donc passé une enfance pieuse et traditionnelle, apprenant le Coran dans des écoles coraniques. Mariée de force à 13 ans, son mari décèdera d’une maladie, lui laissant une fille. Nafissatou Diallo serait alors allée vivre à Conakry avec son frère, et en 2002, direction les Etats-Unis pour rejoindre une sœur. Concernant sa vie à New York, les journalistes n’auraient rien trouvé de particulier, si ce n’est d’être une mère célibataire travaillant dur pour élever sa fille. Elle est d’abord passée par le restaurant Marayway dans le Bronx puis au Sofitel, trois ans avant le fameux évènement de la suite 2806.

Une vie sans histoire qui pourrait être à l’origine du communiqué des deux avocats de DSK, William Taylor et Benjamin Brafman (photo), qui annoncent qu’ils ne cherchent pas « à salir injustement la plaignante », comme cela aurait été dit en France. Effectivement, de nombreuses voix françaises s’insurgent contre la décision de la défense de DSK d’employer une flopée de détectives privés pour enquêter sur la victime présumée. Mais cette démarche est légale.

Dans leur communiqué, ils expliquent en effet que « le système judiciaire américain diffère du système français car il n’existe pas d’institution telle qu’un « juge d’instruction » indépendant, qui enquête sur les accusations puis produit un dossier d’enquête aux avocats de l’accusé. » En d’autres termes : c’est aux avocats de la défense de mener leur propre contre-enquête pour avoir des éléments en faveur de leur client. Ainsi, « il serait plus que téméraire pour n’importe quel avocat de la défense et dans n’importe quelle affaire aux Etats-Unis de ne s’appuyer que sur les éléments fournis par l’accusation », éléments étant évidemment à charge contre l’accusé.

Si on en croit leur communiqué, les deux avocats ne cherchent donc pas à salir Nafissatou Diallo. Alors que, bizarrement, c’est ce qu’ils promettaient de faire il y a trois semaines, assurant révéler des informations compromettantes si les fuites continuaient dans la presse… Mais entre-temps, peut-être se sont-ils rendus compte qu’il n’y avait rien, qui sait ?

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Enquête traduite par Rue 89


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