Aubry se présentera aux primaires

Rien d’officiel encore, mais les grands observateurs voient se profiler la candidature quasi-évidente de Martine Aubry aux primaires socialistes. Depuis une quinzaine de jours, la secrétaire générale du PS a dû changer sa communication. Alors que la coqueluche des sondages, Dominique Strauss-Kahn était inculpé de tentative de viol, celle qui avait renoncé à le combattre électoralement a dû revoir sa copie.

Avenante et souriante, elle est partie courtiser Ségolène Royal à Poitiers, mardi soir, pour une réunion sur le projet socialiste. La maire de Lille a ponctué son discours de regards appuyés vers la présidente de Poitou-Charentes, en citant son prénom à douze reprises. Royal a eu l’air d’apprécier, sans pour autant être dupe. Car oui, l’ex-candidate à la présidentielle le sait : elle est aujourd’hui trop faible dans les sondages pour inquiéter le camp Aubry.

Par contre, celui qui fait cavalier seul, François Hollande, concentre les critiques. Alors qu’il a  « séché » mercredi le conseil politique, il est devenu l’homme à battre lors des primaires du PS.  « Il mène une campagne personnelle », assène Marylise Lebranchu, députée du Finistère. Pourtant le député de Corrèze s’envole dans les enquêtes d’opinion depuis la mise sur la touche de DSK. Une ascension que les proches de la première secrétaire vont s’évertuer à enrayer.

Depuis plusieurs mois, les spécialistes et les hommes politiques se demandent si Martine Aubry a réellement envie de se présenter en vue de devenir présidente de la république. La vérité est qu’avant la chute de DSK, la question ne se posait pas vraiment puisqu’il paraissait être l’homme de la situation. Mais les cartes ont été redistribuées. « Mon envie, c’est que la gauche gagne et mon envie, c’est d’être utile à mon pays », réplique-t-elle dimanche dernier, sur France 2. Les mots sont choisis, pesés, martelés. Plus qu’un « signe », ses proches y voient un « coup d’envoi de la campagne à gagner ». « Elle a ainsi affirmé sa détermination à assumer ses responsabilités », perçoit Olivier Dussopt, député de l’Ardèche.

De plus en plus, elle rallie des sympathisants à sa cause.  La réunion hebdomadaire des parlementaires pro-Aubry a rassemblé « une soixantaine de députés », mercredi matin. « Nous étions vraiment plus nombreux que la semaine dernière », affirme Dussopt, qui espère le ralliement des strauss-kahniens. Même Laurent Fabius qui était pressenti pour diriger la campagne du candidat Strauss-Kahn avant l’affaire du Sofitel, a rallié Aubry, mardi soir.

Pour l’heure, Aubry se refuse encore à affirmer ses ambitions. Pas question d’accélérer son calendrier : elle ne se dévoilera pas avant juin. En public comme en privé, elle maintient un semblant de suspense.


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