FMI: Christine Lagarde veut remplacer DSK

Ce qui n’était un secret pour personne est désormais officiel : Christine Lagarde est bien candidate à la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI. Appréciée des Américains, l’actuelle ministre de l’Economie est la grande favorite de l’Europe. Mais la Française a un handicap considérable.

Alors qu’elle entretenait toujours le doute – si doute il y avait – à propos de sa candidature à la direction générale du FMI, Nicolas Sarkozy se chargeait, hier, d’évoquer clairement la candidature de la ministre. L’intéressée l’a confirmé ce mercredi lors d’une conférence de presse, elle a « décidé de présenter [s]a candidature à la direction générale du Fonds monétaire international. » A noter que le dépôt des candidatures se prolongera jusqu’au 10 juin, de quoi laisser le temps aux pays émergents de se préparer.

Déjà favorite pour l’Europe menée par Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, Wolfgang Schäuble ou encore Georges Osborne, respectivement ministre des Finances allemand et britannique, Christine Lagarde a reçu de nouveaux soutiens peu après l’annonce de sa candidature. Ainsi, Jose Manuel Barroso, le Président de la Commission européenne, a indiqué qu’il « soutien[t] pleinement la candidature de Mme Christine Lagarde. » Les Etats-Unis n’ont pas encore commenté.

Il est clair qu’elle a tous les atouts nécessaires pour s’imposer. Elle a dirigé un cabinet d’avocats aux Etats-Unis, elle parle donc parfaitement anglais. Très populaire dans le monde de la Finance, elle a même été sacrée meilleure ministre des Finances européen en 2009 par le Financial Times. Elle dispose également d’une imposante carrure diplomatique : cité par le New York Times, Kenneth S. Rogoff, ancien chef économiste du FMI et professeur à Harvard, explique qu’elle est reçue « pratiquement comme une rock star » dans chaque pays. Ce qui est sûr c’est qu’elle a d’importants réseaux mondiaux. Le magazine américain Forbes la classait 17e au classement des femmes les plus puissantes du monde l’année dernière. Rien que ça.

A part le fait que Christine Lagarde soit Française et qu’elle subira peut-être la mauvaise image laissée par l’affaire DSK – même s’il y aura certainement moins de scandale sexuel avec elle -, c’est son implication dans une affaire judiciaire qui pourrait lui porter préjudice.

La ministre Française aurait approuvé en 2007 le recours à un tribunal privé pour régler le conflit entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais autour de la vente d’Adidas. Malheureux hasard du calendrier, c’est également le 10 juin que la justice française annoncera si elle ouvre ou non une enquête sur la ministre pour sa gestion controversée – elle est accusée d’abus d’autorité – dans cette affaire. « J’ai la conscience parfaitement tranquille », a tranché Christine Lagarde, mais le FMI est-il prêt à prendre le risque de voir son prochain directeur général passer devant un tribunal ?


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