Cancer: un nouveau dépistage révolutionnaire

Révolution annoncée dans le monde médical. Des chercheurs franciliens et alsaciens ont en effet mis au point une technique capable de déceler par fluorescence d’infimes traces d’ADN tumoral dans les fluides biologiques de patients atteints d’un cancer.

« Dans un avenir proche, il sera peut-être possible de détecter un cancer par une simple analyse de sang ou d’urine » rapportent aujourd’hui ces biologistes du CNRS, de l’Inserm et des Universités Paris Descartes et de Strasbourg.

La méthode consiste à réaliser des analyses moléculaires ultrasensibles dans des gouttelettes microscopiques. « Lorsque les cellules tumorales meurent, elles déversent leur contenu dans le milieu extracellulaire. Ce contenu, en particulier l’ADN des cellules, se retrouve ensuite dans les liquides biologiques du patient : le sang, la lymphe, l’urine… explique-t-on à l’Inserm. Comme le développement de la plupart des cancers fait intervenir des facteurs génétiques, une simple analyse de sang ou d’urine pourrait en théorie révéler la présence d’ADN tumoral et donc d’un cancer. Et ce dès la mort des premières cellules cancéreuses, donc à un stade très précoce. »

« Notre méthode, 20  000 fois plus sensible que celle appliquée dans les cliniques, permet d’isoler des gouttelettes de sang [par exemple] ne contenant qu’un seul gène », explique Valérie Taly du CNRS à Strasbourg. Le gène prélevé est amplifié et analysé par laser afin de voir s’il est ou non porteur de la maladie. Les premiers tests effectués sur des cas atteints de cancer du côlon et des poumons se sont révélés très concluants pour les biologistes.

Pour être adoptée, cette technique doit passer une étude clinique dès l’été 2011 et si les résultats sont probants, elle sera pratiquée à l’hôpital Pompidou à Paris dans une poignée d’années, avant une généralisation espérée dans l’ensemble des établissements hexagonaux d’ici à 10 ans. « Si elle réussit, les médecins disposeront d’une « arme anti-cancer » efficace, non seulement pour détecter la présence de tumeurs mais également pour proposer des traitements mieux adaptés à chaque patient, conclut-on à l’Inserm. L’agressivité du cancer, sa sensibilité aux traitements existants et son risque de récidive après un traitement local : toutes ces informations sont en partie écrites dans l’ADN tumoral. En les lisant avec la technique des microgoutelettes, l’oncologue pourrait bénéficier d’un outil d’aide au diagnostic efficace, pour prévoir l’évolution de la maladie comme pour élaborer une stratégie thérapeutique. »


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