Interdiction des avertisseurs radars: un pas de plus vers la défaite de l’UMP en 2012?

François Fillon puis Nicolas Sarkozy ont été clairs : le gouvernement ne fera pas marche arrière sur l’interdiction de toutes les formes d’avertisseurs de radars. Alors que les panneaux annonçant les radars devaient être retirés en septembre, les premiers ont déjà été enlevés, provoquant la colère des automobilistes. A un an des élections présidentielles, ce n’était pas forcément la meilleure chose à faire pour l’UMP.

« Je ne laisserai pas repartir le nombre de morts sur les routes à la hausse. » Cette phrase, prononcée par Nicolas Sarkozy, montre la volonté du chef de l’Etat à prendre des décisions drastiques pour la sécurité routière. Ainsi, l’arrêté supprimant les panneaux annonçant les radars fixes a été publié dès hier dans le Journal officiel et les démantèlements ont déjà commencé ! Ce qui a déclenché un bras de fer avec les députés UMP qui craignent les conséquences de ces mesures peu appréciées sur les élections présidentielles et législatives dans seulement un an.

Si on peut facilement critiquer leur attitude de « préférer leur réélection à la sécurité routière », comme titre Marianne2.fr, on peut aussi se demander si cette mesure sera vraiment efficace pour enrayer la hausse des morts sur les routes. Ainsi, selon un sondage réalisé par GFK Custom Research, plus de 70% des Français pensent que la fin des panneaux et avertisseurs automatiques de radars est inutile pour améliorer la sécurité. Quant à un sondage Harris Interactive pour Autoplus, il révèle que 65% des automobilistes sont contre cette interdiction.

Pour ne nombreux automobilistes, avoir un avertisseur radar dans sa voiture ne sert pas à rouler à 200km/h mais justement à rester vigilant pour ne pas dépasser la vitesse autorisée. Et ne pas perdre de point par erreur, parce qu’ils n’auront pas vu qu’ils étaient à 140 en passant le radar. Ceux qui s’en servent comme d’un moyen de se prendre pour Michael Schumacher trouveront toujours une combine pour être avertis de la présence des radars fixes. Alors que les citoyens lambda auront uniquement l’impression d’être taxés, voire rackettés, par l’Etat. C’est peut-être dû à un manque de communication de la part du gouvernement, mais en tout cas, les Français ne voient pas cette mesure comme une lutte contre la hausse des morts sur la route.

A partir de septembre, les détenteurs du boitier détecteur pourront être punis d’une amende de 1 500€ et d’un retrait de 6 points de permis. Selon l’association des fabricants d’avertisseur de radars (Afftac), plus de 6 millions d’automobilistes utilisent ce genre d’appareils. L’Afftac a appelé à une grande journée de manifestation le 2 juin prochain pour demander le retrait de cette mesure.

Quid des usagers qui utilisent leur GPS pour leur annoncer les radars ? Le repérage des radars mobiles est désormais illégal, les utilisateurs s’exposent donc à la même que ceux qui ont un détecteur. Pour ceux qui ont la base de données des positions des radars fixes, il ne devrait rien leur arriver. Effectivement, on voit mal un policier vous demander de lui montrer votre GPS pour vérifier si cette base de données de radars fixes est présente. A noter également que la nouvelle mesure du gouvernement (ne plus publier la carte de France des radars fixes) vous empêchera – en principe – de faire des mises à jour.

Outre les sanctions électorales très probables, l’interdiction des avertisseurs de radars va permettre de voir si oui ou non il y a un lien de cause à effet avec les morts sur la route. Dans le cas contraire, qui sait ce que le gouvernement va encore inventer ?

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