Syrie: faute d’accord les tueries ne seront pas condamnées

La Russie et la Chine, considèrent que la répression sanglante en Syrie ne représente pas une menace assez importante pour la paix et la sécurité internationale pour être condamnée par l’ONU. Ils ont donc bloqué une déclaration proposée par la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et le Portugal qui condamnait l’intervention de l’armée et les tirs à balles réelles sur des manifestants.

L’affaire est aberrante. Alexandre Pankine, ambassadeur adjoint de la Russie à l’ONU a déclaré qu’une « vraie menace pour la sécurité régionale pourrait venir d’une ingérence extérieure, de telles approches conduisent à un cercle de violence sans fin et pourraient provoquer une guerre civile. » Ajoutant qu’il souhaitait « une vraie enquête » et que « les coupables soient traduits en justice » en Syrie.

Encore faut il que le gouvernement accepte de faire une enquête sur les exactions qu’il a commis. Confirmant mes propos l’ambassadeur de Syrie auprès de l’ONU, Bachar Jaafari, a rejeté toute idée d’enquête internationale. « Nous regrettons ce qui se passe, mais vous devez convenir que ces troubles et ces émeutes, dans certains de leurs aspects, masquent des intentions cachées», a-t-il dit. Selon un  représentant de l’ONU « Leur tolérance à l’égard des initiatives européennes et américaines pour protéger des civils au Moyen-Orient semble épuisée ».

Dans les rangs du pouvoirs on constate de nombreuses défections . « Les services de sécurité ont démoli les valeurs sur lesquelles nous avons grandi. Nous dénonçons et condamnons tout ce qui s’est passé et annonçons sans regret notre retrait du parti », ont affirmé les démissionnaires de la région de Banias, dans un texte parvenu à l’AFP. « Les pratiques des services de sécurité à l’encontre des citoyens sans armes à Banias et dans les villages voisins, notamment à Baïda, sont contraires à toutes les valeurs humaines et aux slogans du parti », disent-ils, en évoquant « les perquisitions dans les maisons, les tirs à balles réelles sans discrimination sur les gens, les maisons, les mosquées et les églises ». Le communiqué dénonce aussi la manière dont «les médias (syriens) parlent des manifestants tués, blessés ou torturés en les traitant de « gangs criminels armés »».

Sous le couvert de la nuit, le 25 avril dernier  plus de 3000 soldats avaient tirés, avançant en tirant dans toutes les directions, derrière des blindés qui les protégeaient. Depuis le 15 mars la répression a fait environ 390 morts


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés