Syrie: Deraa les tueries continuent

A Derra épicentre de la contestation syrienne au moins 25 personnes sont tombés sous les balles et l’artillerie lourde lundi. Sous le couvert de la nuit, plus de 3000 soldats ont tirés, avançant dans toutes les directions, derrière des blindés qui les protégeaient. L’électricité a été coupée et les communications téléphoniques étaient quasi impossibles.« Des snipers ont pris position sur les toits et les chars sont dans le centre-ville », a déclaré un militant.

Devant la violence de la répression, la haut commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Navi Pillay, a demandé « l’arrêt immédiat des tueries en Syrie », jugeant « inacceptable » la « réaction erratique » du gouvernement syrien face à « des manifestants pacifiques ».

Pourtant ce matin « Les tirs de balles se poursuivaient contre les habitants », a indiqué Abdallah Abazid, militant des droits de l’Homme, à l’AFP. Selon lui, la maison du mufti de Deraa, qui avait démissionné samedi pour protester contre la sanglante répression lancée par les forces de l’ordre, « était encerclée ce matin, mais le mufti ne se trouvait pas chez lui ».

« Le régime a choisi de faire preuve d’une violence excessive. Cela a fonctionné en 1982 mais rien ne garantit que cela fonctionnera à l’époque d’internet et des vidéos des téléphones portables », rappelait un haut diplomate, faisant référence à la répression d’un soulèvement populaire dans le ville de Hama qui avait fait 30.000 morts en 1982. “A l’époque d’internet et des vidéos des téléphones portables” il est effet plus difficile de massacrer des civils dans l’impunité générale mais les sanctions sont toujours aussi longue à tomber. La difficulté pour la communauté internationale étant de se mettre d’accord.

La Syrie, soupçonnée de soutenir les mouvements extrémistes dans la région, est sous le coup de sanctions américaines depuis 2004. Plusieurs responsables syriens, dont le cousin d’Assad Rami Makhlouf, font l’objet de sanctions pour « corruption publique ».Les Etats-Unis, envisagent l’adoption de «sanctions ciblées», parmi lesquelles un gel des avoirs et une interdiction de faire des affaires aux États-Unis pour les hauts dirigeants syriens.
La Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et le Portugal font par ailleurs circuler au sein du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de déclaration condamnant la répression et appelant à la retenue. Ce texte pourrait être rendu public aujourd’hui mardi, si les quinze pays du Conseil parviennent à un accord. Il contient un soutien à l’appel du secrétaire général de l’ONU à une enquête «transparente» après la mort de centaines de manifestants en Syrie ces dernières semaines et salue l’initiative du président Bachar el-Assad de lever l’état d’urgence en vigueur depuis cinquante ans dans le pays. Une initiative qui n’empêche pas le massacre des civils.
Depuis le 15 mars dernier la répression a fait environ 390 morts.


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