Affaire Renault: la revanche des victimes

Le retour de bâton. En janvier 2011, scandales et tohu-bohu faisaient les gros titres des journaux : trois cadres supérieurs de l’entreprise automobile Renault, étaient licenciés de Renault pour espionnage industriel. Mais les mois qui ont suivi, ont finalement permis de révéler que Michel Balthazard, Bertrand Rochette et Matthieu Tenenbaum étaient innocents et que tout découlait d’une sombre histoire de manipulation interne.

L’humiliation publique a été trop dure. « Je me sens trahi, je suis traîné dans la boue » confiait Bertrand Rochette au moment des faits. Depuis que les conclusions de l’enquête ont disculpés les trois présumés coupables, les responsables de l’entreprise se sont pourfendus en excuse. C’était un bon début.

Nouvelle révélation aujourd’hui. Le magazine Marianne divulgue que le montant total des indemnités que réclament les trois victimes s’élèverait à onze millions d’euros. Alors que les indemnités légales qui s’élèvent entre 50 000€ et 480 000€ ont déjà été versées aux trois hommes, ceux-ci pourraient réclamer, comme le révèle Marianne, près de onze millions d’euros pour le préjudice moral subi auquel s’ajouteraient aussi les primes pour licenciement abusif.

Peut-on réellement qualifier d’extravagante cette somme  mirobolante? Pas vraiment, surtout quand on sait que ces cadres avaient plus de vingt ans de bons et loyaux services avant d’être « trahi » par leur hiérarchie.

Pour autant, le constructeur automobile n’avait pas envisagé de telles sommes de réparation quand il a déclaré qu’il dédommagerait les trois hommes « à hauteur du préjudice subi ». Renault se trouve donc au cœur d’un sérieux dilemme face à ces requêtes. Un refus mettrait à mal son image déjà très affectée par cette affaire. Comme c’est dommage.


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