Carré Viiip : has-been, la téléréalité ?

Dix années après le lancement en fanfare de Loft Story, la brusque déprogrammation par TF1 de son Carré Viiip semble marque-t-elle un essoufflement de la télé-réalité ?

Comme nous l’avions brillamment prédit la semaine dernière, TF1 s’est finalement décidé à limiter les dégâts en débranchant sa nouvelle émission phare, Carré Viiip. La faute à des audiences catastrophiques (13% pour la quotidienne), qui traduisaient un véritable désamour des téléspectateurs. Nul doute que cet échec risque de plonger pas mal de producteurs dans la perplexité, tant le programme de TF1 semblait respecter à la lettre tous les canons du genre : des gens enfermés dans une boîte, de fortes personnalités, de la vulgarité, un soupçon d’érotisme soft…

Au fond, on peut se demander si le problème ne viendrait pas de là. Depuis l’explosion de Loft Story, les émissions de télé-réalité ont suivi grosso-modo deux créneaux : la voie du conservatisme, avec des programmes qui se contentent de calquer la matrice originelle du genre, avec plus ou moins de succès (Secret Story, Nice People, La Ferme, Dilemme…) ; et le chemin de l’innovation, avec des émissions nettement plus originales et, pour le coup, beaucoup plus fédératrices (Star Academy, Koh Lanta, Pékin Expresse, La Nouvelle Star, Un dîner presque parfait…).

Carré Viiip est le digne rejeton de cette première tendance, répètant ad-nauseam une recette vieille d’une décennie, tout en y ajoutant un goût prononcé pour le recyclage de stars fanées, puisque le casting de l’émission se composait en grande partie d’ex-gloires de la télé-réalité. Hors on le sait, rien n’est plus périssable qu’une célébrité acquise dans les studios d’un Secret Story – les tentatives des ex-candidats pour exister médiatiquement se soldant généralement par des échecs assez pathétiques ( qui a dit « Loana » ?). Bref, il n’est guère étonnant que les téléspectateurs en aient eu assez se voir servir la même tambouille.

Cet échec est d’autant plus révélateur que, dans le même temps, la demi-finale du Top Chef de M6 faisait un record d’audience. On assiste donc non pas à la mort d’un genre, mais bien à un émouvant (?) passage de relais entre deux générations télévisuelles. La télé-réalité est morte, vive la télé-réalité ! Enfin, pas trop quand même.


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