John Galliano : la différence de traitement avec « l’affaire Guerlain »

Tout s’est passé très vite : en quelques jours seulement après les accusations d’injures antisémites, Dior a suspendu le créateur John Galliano, puis a lancé une procédure de licenciement. Mais ce n’est pas la première affaire de ce genre pour le groupe LVMH, qui avait déjà dû subir les foudres des associations antiracisme pour « l’affaire Guerlain ».

John Galliano est très rapidement passé du devant de la scène à la petite porte. La cause : ses injures raciales et antisémites présumées, et la vidéo dans laquelle il déclare « I love Hitler ». La maison Dior, qui appartient au groupe LVMH, a tout de suite voulu étouffer la polémique et a suspendu le couturier britannique, qui fait aujourd’hui l’objet d’une procédure de licenciement.

Cette affaire ressemble à celle d’octobre 2010, qui étrangement, touchait aussi le groupe LVMH. Mais pour Guerlain, cette fois : le 15 octobre 2010, Jean-Paul Guerlain était l’invité du journal de 13h de France 2. Le parfumeur s’y était distingué par cette déclaration : « Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin… »

Et là, on observe une toute autre réaction de la part de LVMH. Le site du Nouvel Observateur rappelle que le groupe n’avait réagit qu’au bout de 8 jours, et qu’une réunion pour mener des actions contre le racisme et la discrimination ne s’est organisée que le 11 février 2011. Aucune décision concrète n’aurait été prise. D’ailleurs, Guerlain n’a pas été sanctionné.

Pire, selon le Canard enchaîné, l’assurance AXA aurait versé 300 000 euros à Guerlain en janvier 2011. La raison : dédommager le groupe après la fermeture de boutiques suite à des protestations liées à la déclaration de Guerlain. Puis vient l’affaire Galliano, interpellé le 24 février puis objet d’une seconde plainte le 26 février.

Ne souhaitant pas qu’une telle affaire se reproduise, LVMH a montré toute sa sévérité concernant Galliano. Mais les médias ont certainement joué un rôle important : les dérapages de Galliano ont été rapidement et massivement repris dans toute la presse, contrairement à l’affaire Guerlain. Dior s’est vite retrouvé au pied du mur, sans autre solution que d’écarter le styliste, sous peine de voir l’image de la marque dégradée… Et de perdre des égéries comme Natalie Portman. Des proches de la maison Dior ajoutent que Galliano serait « has-been », et que le groupe cherchait déjà à le remplacer. C’était le moment où jamais, en somme.

Le dernier défilé de John Galliano, qui aurait quitté la France pour entamer une cure de désintoxication à l’alcool, aura lieu ce vendredi. Il devra  cependant se présenter devant le tribunal correctionnel de Paris au deuxième trimestre 2011 pour s’expliquer sur les accusations d’injures raciales. Galliano risque 6 mois de prison et 22 500 euros d’amende.

Photo: L’Express


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