FN : Marine Le Pen, et maintenant ?

Pour succéder à Jean-Marie Le Pen à la tête du Front national, Bruno Gollnisch avait fort à faire. Toute la difficulté était de battre Marine Le Pen et sa popularité au sein du FN. Cela s’est vérifié dimanche : la fille du leader mythique du parti obtient 67,65% des voix et succède à son père. Désormais, son principal objectif est 2012.

Cela commence par une restructuration du parti. 70% des membres du parlement du FN ont été renouvelés ; et l’organe de décision a été modifié au profit de l’entourage de la présidente. « Pour elle, le plus dur commence », a indiqué Jean-Marie Le Pen, désormais président d’honneur. Il garde d’ailleurs un pouvoir de décision dans tous les organes du parti frontiste.

L’un des points importants de Le Pen fille, c’est l’unité. Elle a prévenu « qu’à partir de maintenant, il n’y a plus de marinistes ni de gollnischiens. Il n’y a que des militants du Front national ! ». Mais ça commence mal : Roger Holeindre a rendu sa carte, estimant que la nouvelle présidente « n’incarne pas les vraies valeurs du parti ». Quant a Bruno Gollnisch, le malheureux de l’élection de ce weekend, il a refusé le poste de premier vice-président. Il reste des efforts à faire.

Pour partir à la conquête de l’Elysée, Marine Le Pen se base sur « une politique basée sur la remise en ordre de l’Etat-nation », et surtout « un Etat fort, républicain et laïque ». Concernant l’immigration, Louis Alliot (vice-président du bureau exécutif, et accessoirement conjoint de Marine Le Pen) a insisté sur le fait que ce « problème vient essentiellement de [l’Afrique]. Il faut donc qu’on puisse l’aider pour qu’il se développe. Mais avec des idées, et pas des valises de billets ». Toujours le grand cheval de bataille du parti d’extrême-droite.

Aujourd’hui, le Front national se présente comme la troisième force politique dans l’Hexagone. Un sondage TNS-Sofres paru la semaine dernière crédite le parti d’extrême-droite de 13 à 18% des voix. C’est 1% de plus que lors du premier tour de 2002 ! Ce regain de popularité inquiète l’UMP, dont 43% des électeurs seraient favorables à une alliance avec le FN. Mais c’est hors de question pour le parti majoritaire, qui préfère préparer une stratégie anti-FN.

Marine Le Pen a donc la lourde tâche de continuer dans cette voie, pour que son parti soit l’outsider dérangeant en 2012. Pas sûr que l’UMP en sorte indemne.

Le Parisien, France Inter


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