La situation explosive en Côte d’Ivoire partage le pays

Alors que la France a élu deux « Miss France » ce weekend, la Côte d’Ivoire a élu deux présidents. Un pays, deux présidents, une situation de crise qui peut rapidement s’enflammer…

Alors que l’ancien Premier ministre ivoirien Alassane Ouattara avait été élu président avec 51,4% des voix, le président sortant Laurent Gbagbo a contesté les résultats. Avec l’appui du Conseil Constitutionnel, qui les a finalement annulés. Puis, Laurent Gbagbo a été proclamé président après des décisions douteuses du Conseil Constitutionnel. Alors que l’élection d’Alassane Ouattara a été reconnue par l’ensemble de la communauté internationale. Gbagbo a donc prêté serment ce weekend… en même temps qu’Alassane Ouattara !

La Côte d’Ivoire se retrouve donc avec deux présidents. L’un siège au palais présidentiel qu’il ne compte pas quitter (Gbagbo), le deuxième s’est établi à l’hôtel du Golf (Ouattara). Depuis, cet établissement luxueux est hyper-sécurisé : quatre blindés de l’ONU, gardes en civil, contrôles d’identité et fouilles de véhicules. Alassane Ouattara ne peut même pas sortir dans les jardins sans être accompagné.

Ce weekend, l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki s’est rendu en Côte d’Ivoire en tant que médiateur pour rencontrer successivement les deux présidents. Après son entretien d’une heure et demie avec Gbagbo, Thabo Mbeki a regretté de ne pas pouvoir « s’engager à donner un schéma de sortie de crise ».

Cette double présidence divise le peuple ivoirien entre les pro-Gbagbo et les pro-Ouattara. Certains demandent à la France d’intervenir pour installer l’ancien Premier ministre au pouvoir, alors que d’autres estiment que Gbagbo est le seul président légitime. Ce qui a provoqué des incidents armés dans le pays, notamment à Abidjan.

Le Parti Socialiste français, qui a entretenu des relations avec le parti de Gagbo jusqu’en 2004, préfère prendre ses distances. Jack Lang a demandé à Gbagbo de se retirer du pouvoir pour « préserver l’unité ivoirienne », et Martine Aubry espère que Gbagbo « respectera le choix de son peuple […] pour garantir la paix civile ». Elle regrette même que certains socialistes aient manifesté leur soutien à Laurent Gbagbo avant l’élection.

Tandis que l’ex-nouveau président ivoirien a préféré ignorer les appels de Barack Obama et Nicolas Sarkozy ce weekend. Comme l’ensemble de la communauté internationale, le président français a reconnu samedi l’élection « nette et incontestable » d’Alassane Ouattara. La Côte d’Ivoire n’a toujours pas de président définitif, et la France craint pour ses 15 000 ressortissants si la situation venait à empirer…

Source: Le Parisien


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