Côte d’Ivoire : Gbagbo proclamé président d’un pays au bord du gouffre

Après avoir déclaré invalides les résultats des élections annoncés jeudi par la Commission électorale indépendante (CEI), le Conseil constitutionnel proclame Laurent Gbagbo vainqueur.

L’espoir aura été de courte durée pour la Côte d’Ivoire. Malgré un scrutin qualifié de « démocratique » par la communauté internationale et la victoire assez nette d’Amadou Alassane contre le président sortant Laurent Gbagbo (54,1% des voix contre 45,9%), le pays retombe sans ses vieux travers.

Suite à l’annonce des résultats, la tension était très vite montée : l’armée a fait fermer les frontières, la diffusion des chaînes de télévisions étrangères s’est vue suspendue. La confusion a encore montée d’un cran lorsque le Conseil constitutionnel, constitué de proches de Gbagbo, a déclaré invalides les résultats de l’élection. On faisait déjà état de violences et de tirs à l’arme automatique dans les rues de la capitale Abidjan.

Le Conseil constitutionnel a finalement enfoncé le clou en déclarant vainqueur le président sortant, avec 51% des voix. Pour réaliser ce tour de magie, le Conseil a «annulé» les votes dans sept départements du nord, fief de Ouattara, où selon le camp Gbagbo le scrutin avait été «frauduleux».

Le porte-parole de Ouattara a logiquement déclaré «nous ne reconnaîtrons pas les décisions du Conseil constitutionnel» et dénoncé les manœuvre du clan Gbagbo visant à s’accrocher au pouvoir. La France a quant à elle appelé «au calme et à la responsabilité. (…) Le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats définitifs dans le strict respect de la volonté clairement exprimée par les électeurs ivoiriens.»


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