Remaniement ministériel : Finalement, tout ça pour ça…

C’est la fin d’un feuilleton qui aura duré environ huit mois. Nicolas Sarkozy a présenté hier le nouveau gouvernement, sans grand changement par rapport à l’ancien. « Tout ça pour ça ! », dixit Martine Aubry, la première secrétaire du Parti Socialiste.

Parlons du Premier ministre, d’abord. François Fillon avait annoncé il y a quelques semaines qu’il quitterait certainement Matignon, mais il a été gardé par Nicolas Sarkozy. Le gouvernement Fillon 1 est mort, vive le gouvernement Fillon 2 ! Au grand dam de Jean-Louis Borloo.

L’ancien ministre de l’Ecologie qui a été –officiellement- en course pour le poste de Premier ministre quitte le gouvernement. Malgré l’offre du Président de la République de lui confier un important ministère (Affaires étrangères, Justice ou Innovation). Cela peut se comprendre, quand on connaît la petite guerre qu’il a entretenue avec Fillon. Cela dit, en acceptant d’être à nouveau premier ministre, Fillon se grille pour les élections présidentielles de 2012. Ce qui n’est pas le cas de Borloo, qui a retrouvé « sa liberté de proposition et de parole au service de ses valeurs. »

Concernant les « nouveaux » ministres, c’est un changement dans la continuité. De nombreuses têtes connues sont encore là (Hortefeux, Chatel, Mitterrand, Alliot-Marie, Besson, Bachelot, Pécresse…). Même si certains ministres ont changé de ministère, il n’y a pas de grand bouleversement. A noter que le trio de tête du gouvernement appartient à l’UMP (François Fillon ; Alain Juppé, ministre de la Défense ; Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères).

Et les grands perdants sont…. Bernard Kouchner (ex-Affaires étrangères), Fadela Amara (ex-secrétaire d’Etat à la Ville), Rama Yade, mais surtout Eric Woerth. Ce dernier paye son implication douteuse dans l’affaire Bettencourt, justement renommée « Woerth-Bettencourt ».

A l’inverse, le deuxième à qui profite favorablement ce remaniement est Jean-François Copé, qui prend la tête de l’UMP. Et François Baroin, qui hérite du rôle de porte-parole du gouvernement en plus du ministère du Budget. Alain Juppé, quant à lui, devient le ministre de la Défense tout en restant maire de Bordeaux. Arrivera-t-il a gérer ce cumul des mandats ? Chose que l’équipe dirigeante du pays avait annoncé qu’elle supprimerait…

Ce non-remaniement gouvernemental préparé en plusieurs mois et décidé en deux jours ne changera pas la politique en place. Surtout que la campagne pour les présidentielles de 2012 a commencé dans tous les partis (déclarations de Dominique de Villepin, projets d’alliance au PS, fusion des Verts et d’Europe Ecologie…). L’UMP ne fait pas exception, Nicolas Sarkozy souhaitant évidemment (re)conquérir ses électeurs. Mais maintenir la même politique, peu appréciée par l’opinion publique, n’était peut-être pas la meilleure chose à faire…


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