Grève du 7 septembre: un « pari gagné » aux conséquences minimales

Jour J pour la réforme de retraite. A la fois examinée à l’Assemblée et décriée par les grévistes dans la rue, la dernière réforme du quinquennat subit aujourd’hui son premier test d’importance. Et face à la petite victoire annoncée par les syndicats, le gouvernement est prêt à faire des concessions.

La mobilisation forte que les syndicats et la gauche attendaient est là. Les syndicats espéraient rallier deux millions de personnes dans les rues françaises aujourd’hui. Le défi est en passe d’être relevé au vue des chiffres de la mi-journée.

Même si les chiffres varient entre les estimations de la police et celles des syndicats, tous s’accordent à dire que la mobilisation est plus importante que celle du 24 juin, toujours contre les retraites. Faisons un petit bilan comptable dans quelques villes de France.

A Marseille, les syndicats comptent 200 000 manifestants, Bordeaux entre 40 000 et 100 000 personnes sont dans les rues selon les sources. A Lyon, ils seraient 30 000 grévistes, au moins 250 000 à Paris  (dont François-Marie Banier que l’on ne présente plus) et entre 32 000 et 110 000 à Toulouse.

« On est largement plus nombreux qu’on ne l’était le 24 juin [entre 80 000 et 2 000 000 selon les sources]. C’était l’objectif et le gouvernement ne pourra pas faire comme s’il ne s’était rien passé aujourd’hui » a annoncé Bernard Thibaut, leader CGT en tête du cortège parisien.

Du coté du service public, à la RATP les estimations données hier se révèlent à la baisse. Selon une porte-parole du réseau ferré, il y aurait 22% de grévistes. Le trafic s’avère cet après-midi normal sur les lignes 1, 6, 7, 11 et 14. Un train sur deux circule pour les autres lignes et le RER A.

Le ministère de l’éducation nationale dénombre près de 30% d’enseignants des écoles, collèges et lycées en grève ce mardi.

La reforme du quinquennat sur le point de vaciller ?

Alors que la réforme des retraites est examinée à l’Assemblée nationale pour une semaine, les premières joutes verbales ont commencé. La séance des questions d’actualité a dû être interrompue quelques instants après que des élus communistes soient descendus dans l’hémicycle remettre à Eric Woerth une pétition contre la retraite à 62 ans recueillant 100 000 signatures.

Mais le ministre du Travail ne compte pas céder. Le président de la République a rappelé les directives du gouvernement à ses ministres. Au petit-déjeuner élyséen, Nicolas Sarkozy a maintenu qu’il resterait « ferme » sur le report de l’âge légal de départ en retraite à 62 ans et l’âge du taux plein à 67 ans. Il n’est pas concevable que sa réforme emblématique soit remise en cause à deux ans de la présidentielle.

Mais pour montrer qu’il entend le message de la rue, il assure que des « ouvertures » sont à attendre en fin de semaine. Des concessions portant principalement sur les carrières longues, la pénibilité au travail et les polypensionnés (quelqu’un qui a cotisé à plusieurs régimes de retraites) sont plus que plausibles.

Une avancée certaine mais le gros du dossier (les 62 ans) n’est pas prêt à être modifié. Le seul espoir pour les syndicats, le retour du PS qui a annoncé que s’il revenait au pouvoir en 2012, il reviendrait sur la retraite à 60 ans.


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